Voies navigables de France a inauguré sur son domaine fluvial du Rhône, à Caluire et Cuire, dans la Métropole de Lyon, la première ferme hydrolienne du monde, réalisée par des sociétés de la région, Hydroquest et Hydrowatt.
La réalisation de cette ferme de quatre hydroliennes reflète l’objectif de Voies Navigables de France, de développer la production d’énergie sur son réseau de plus de 6000 kilomètres de cours d’eau en France. Les hydroliennes ont été réalisées dans le cadre d’un appel à projets visant à expérimenter cette nouvelle forme de production d’énergie hydraulique. Les turbines des hydroliennes transforment en électricité l’énergie mécanique produite non pas par une hauteur de chute, mais par le déplacement de la masse d’eau du fleuve. L’eau entraîne pour chaque hydrolienne deux turbines de 40 kW chacune, soit une puissance par hydrolienne de 80 kW. La ferme installée sur le Rhône développe ainsi une puissance de 320 kW, et produit l’équivalent de la consommation électrique de 500 foyers par an (hors chauffage).
Se rapprocher du marché
La ferme inaugurée à Caluire représente la troisième étape des développements mis en place par Hydroquest, société grenobloise créée il y a huit ans par Jean-François Simon, son Président. Après des expérimentations sur la Loire, à Orléans, puis sur la rivière Oyapok, en Guyane, la ferme de Caluire représente le passage à une nouvelle étape plus proche du marché. L’entreprise doit encore beaucoup investir pour abaisser les coûts, afin de ramener le mégawattheure sous la barre des 100 euros.
Hugues Albanel, Président du Groupe Unite-Hydrowatt, société implantée à Lyon, spécialisée dans le soutient aux énergies renouvelables, et en particulier l’hydroélectricité, est aussi convaincu du potentiel des hydroliennes, sur fleuve mais aussi en mer. Il faut cependant que l’électricité des hydroliennes puissent être inscrite dans des règles d’obligation d’achat qui permettent d’encourager une technologie encore très perfectible. Blandine Brocard, députée, a promis de transmettre cette demande au ministre de la Transition écologique.
Thierry Guimbaud, Directeur Général de Voies Navigables de France, a rappelé les objectifs énergétiques de VNF : doubler la puissance installée de 80 à 160 installations de petite hydraulique sur des très basses chutes. Philippe Cochet, Maire de Caluire-et-Cuire, rappelle l’importance du fleuve pour la commune, déjà riche d’un patrimoine industriel important lié à l’eau, avec l’usine de pompage des eaux du Rhône, créée au milieu du dix-neuvième siècle par la Compagne générale des eaux. Pour David Kimelfeld, président de la Métropole, la ferme illustre non seulement l’importance de l’innovation sur le plan énergétique, mais aussi la place du fleuve dans la ville, par exemple pour les activités logistiques urbaines. Pour Etienne Blanc, premier vice président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, qui a facilité l’apport de fonds européen (du Feder), l’opération montre l’importance d’une coopération entre la Métropole de Lyon et la Région. Pour Dominique Aubry, enfin, secrétaire général de la Préfecture du Rhône, l’inauguration de cette ferme en première mondiale, prouve la capacité des filières énergétiques à relever les défis énergétiques et climatiques.
