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Avis du comité OGM: les critiques de scientifiques

Nous publions ci-dessous les commentaires sur l’ « Avis sur la Dissémination du MON 810 sur le Territoire Français » émanant du comité de préfiguration d’une haute autorité sur les organismes génétiquement modifiés. Ces commentaires ont été apportés lors d’un congrès de l’Association Française pour l’information scientifique ( AFIS) organisé au Sénat le 17 janvier.


Les scientifiques suivants ont contribué à ces commentaires: Philippe Joudrier, directeur de recherche de l’INRA en retraite, chargé de mission par l’INRA, préside le Comité d’Experts Spécialisé Biotechnologie de l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA) en charge de l’évaluation des OGM. Pierre Barret, est chercheur INRA, Clermont-Ferrand, Marcel Kuntz, directeur de recherche, CNRS, Grenoble, Pascal Simonet, directeur de recherche, CNRS, à Lyon et Patrick Maurel, toxicologue à l’INSERM à Montpellier.





1) Sur l’environnement :


Différentes allégations sont faites sur ce thème :


A) la dissémination


B) l’apparition de résistances sur les ravageurs cibles


C) des effets sur la faune non-cible (lombrics, isopodes, nématodes, papillon monarque)


D) dissémination dans les cours d’eau, les sédiments…



A) la dissémination.



Publications citées :



Klein et al, 2003.


Rosi-Marshall, 2007.


Brunet, 2006.


Quist et Chapela, 2001.


Messéan, 2006.


Icoz et Stotzky, 2007.



Remarques générales liminaires sur cet aspect dissémination :


· Personne n’a jamais nié la dissémination pollinique.


· Celle-ci n’a pas attendu les OGM pour se produire.


· Une pollinisation croisée n’est pas synonyme automatique d’un danger (même s’il s’agit d’une pollinisation d’un OGM vers un non-OGM comme certains essaient de le faire croire, utilisant systématiquement les termes de « contamination » et/ou « pollution »).



Sur le fond :



Klein et al, 2003.


Il s’agit d’une étude de modélisation de la dispersion du pollen.


Néanmoins, même si ce modèle est capable de décrire correctement une dissémination du pollen, il ne peut prévoir la pollinisation croisée effective (qui elle, va dépendre de nombreux autres paramètres physiques, biologiques et climatiques).


L’expérience pluridécennale accumulée montre que la pollinisation croisée effective est très faible et que, dans tous les cas, elle s’arrête avec la récolte puisque les récoltes issues de semences d’hybrides F1 ne sont jamais re-semées.



Rosi-Marshall, 2007.


Confirme que l’on peut observer des pollinisations croisées jusqu’à 40-60 m au-delà de la parcelle initiale, résultats déjà mentionnés en 1972 par Raynor et al. (J. Agronomy, 64 : 420-427.)



Brunet, 2006.


Il s’agit d’une communication à un congrès.


Brunet a d’ailleurs présenté ses travaux au cours du colloque.


Si la viabilité du pollen est conservée lors d’un passage en haute altitude, il faut alors que le pollen retombe sur un champ de maïs dont les fleurs femelles sont au bon stade de réceptivité pour qu’une pollinisation croisée puisse se réaliser.



Il faut prendre en compte la dissémination pollinique et la pollinisation croisée qui en résulte.



Quist et Chapela, 2001.


Il faudrait parler plutôt de l’affaire Quist et Chapela. Cette « affaire » est bien connue et a largement été commentée tant par les médias que dans le milieu scientifique.


En effet, la publication initiale a provoqué de forts remous dans la communauté scientifique allant jusqu’au retrait de la publication par l’Éditeur du journal Nature. Deux publications récentes viennent de démontrer que les travaux initiaux sont très vraisemblablement erronés puisque l’analyse individuelle, par PCR, de 153 746 grains de maïs prélevés dans la région incriminée (Province d’Oaxaca) n’a pas permis de mettre en évidence la présence d’ADN signant le maïs GM qui initialement se serait disséminé.



Ortiz-Garcia, S., Ezcurra, E., Schoel, B., Acevedo, F., Soberon, J., Snow, A. 2005.


Absence of Detectable Transgenes in Local Landraces of Maize in Oaxaca, Mexico – 2003-2004.


PNAS 102(35): 12338-12343.


Cleveland, D., Soleri, D., Cuevas, F., Crossa, J., Gepts, P. 2006.


Detecting (trans)gene Flow To Landraces In Centers Of Crop Origin : Lessons From The Case Of Maize In Mexico. Env. Biosafety Res. 4(4): 197-208.



Messéan, A., 2006.


Notons, tout d’abord, qu’Antoine Messéan est membre de ce comité de préfiguration.


La mention de son nom, ne semble pas faite comme faisant référence à une publication. On peut penser alors qu’il s’agit du rapport de l’étude Européenne SIGMEA dont il était coordinateur.



Sur la question de la dissémination, de nombreuses études très récentes viennent d’être publiées au Portugal, en Espagne, en Italie, au Danemark ainsi qu’une grande étude européenne SIGMEA. Toutes montrent que dès lors qu’une distance d’isolement relativement faible (25 à 50 m selon les études) est respectée entre deux champs de maïs, on reste en dessous du seuil de présence fortuite de 0,9%.


Lors d’une réunion à Séville (Espagne) les 20 et 21 novembre 2007, les responsables du projet européen SIGMEA (Sustainable Introduction of Genetically Modified Crops into European Agriculture, 44 partenaires de 12 pays) ont assuré que la dispersion du pollen du maïs était désormais bien connue. Cela permet, selon eux, d’améliorer les modélisations permettant de savoir très précisément, région par région, les mesures à prendre pour que des champs de cultures OGM ne “polluent” pas des parcelles traditionnelles.


Respecter des seuils inférieurs à 0,9% d’OGM dans la production de champs traditionnels, malgré la présence de cultures de maïs OGM dans la même zone, “c’est faisable”, a affirmé jeudi au cours d’une conférence de presse, un chercheur de l’Institut national français de la recherche agronomique (Inra), Antoine Messéan. Selon lui, “des distances de 50 m entre les parcelles OGM et non OGM sont suffisantes pour obéir à ce seuil de 0,9%”. Des mesures comme des décalages de semis, et des récoltes séparées assureraient une protection maximale. Ce seuil de 0,9% est toutefois rejeté par l’agriculture biologique qui revendique le droit à des cultures totalement non-OGM.


A peine publié, le rapport SIGMEA (destiné entre autres à proposer des outils d’aide à la décision publique et privée), l’Allemagne annonçait qu’elle autoriserait la commercialisation du maïs transgénique Mon810, de l’entreprise américaine Monsanto, à partir de 2008.



Icoz et Stotzky, 2007.


Cette étude concerne la toxine Cry3Bb1 et sa non persistance dans le sol et n’a pas sa place dans ce paragraphe.



Pour conclure sur l’aspect dissémination.



· Celle-ci n’est aucunement un problème nouveau.


· Oui, on sait la maîtriser depuis bien longtemps (c’est tout le travail des semenciers qui depuis des décennies sont capables de fournir aux utilisateurs des semences pures de 99,5 à 99,99% selon les espèces.


· Il ne faut pas confondre flux pollinique et flux de gènes.


· La pollinisation croisée OGM vers non-OGM n’est pas plus ou moins dangereuse que tout autre pollinisation croisée.



B) Apparition de résistances sur les ravageurs cibles.



Deux citations :


· Huang et al, 2007. Concerne la pyrale de la canne à sucre (non pertinent pour le maïs).


· Van Rensbug, 2007. Concerne un foreur africain des graminées. Ceux-ci sont rares dans les cultures et sembleraient plus tolérants à Cry1Ab que d’autres insectes.


Mais, critique importante, on ne connaissait pas l’état de cette population en terme de résistance préexistante (pré-résistance ou résistance acquise ?).



Dans tous les cas, cela ne modifie pas la résistance des maïs Bt à ses cibles.



On peut ajouter que, dans le monde, la « stratégie Bt » appliquée chez les PGM n’a pas encore été contournée.


Si celle-ci l’était un jour, ce serait normal. Parmi les objectifs constants et permanents des sélectionneurs, il est celui d’obtenir de nouvelles variétés résistantes à chacun des ravageurs car ceux-ci, évoluant sans cesse, contournent les résistances des variétés existantes à un moment donné.



Conclusion : rien de nouveau.



C) Effets sur la faune non-cible.



La phrase de l’avis commence par : « des faits nouveaux confirment la possibilité d’effets toxiques avérés à long terme sur les lombrics, les isopodes, les nématodes et les monarques ».



La formulation même de cette phrase est curieuse…. S’agit-il de possibilités d’effets toxiques ? donc d’un risque potentiel possible dans le futur ?.


Mais alors, dans ce cas, les effets toxiques ne peuvent être avérés. Ou alors, ils sont effectivement « avérés » et alors ils ne sont plus dans le domaine des possibilités !



* Effets toxiques à long terme sur les lombrics.


Il s’agit de la publication de Zwahlen, 2003.


Les résultats indiquent que des lombrics sur litière d’un maïs GM (qui n’est pas le MON810 mais ayant la même toxine Cry1Ab) présentent une perte de poids de 18% par rapport aux témoins après 200 jours d’expérimentations au laboratoire.


Ce seul résultat n’indique pas d’ailleurs que cette perte serait liée à un problème de toxicité éventuel.


De plus, dans le seul résumé figure la phrase : « Further studies are necessary to see wether or not this difference in relative weight was due to the Bt toxin or other factors discussed in the study ».


En Annexe I page 10, figure une analyse plus détaillée de ce « problème lombric » réalisée par Marcel Kuntz et Elisabeth Matthys-Ronchon.


La conclusion la plus importante de cet article est que, en conditions naturelles, c’est-à-dire en plein champ, les lombrics ne présentent pas la perte de poids notée en laboratoire !.



Conclusion : aucun risque spécifique mis en évidence en conditions naturelles.



* Effets toxiques à long terme sur les isopodes.


Hardwood, 2005. Lorsque des arthropodes non cibles ingèrent des protéines Cry dans un champ, il n’est pas fait état d’effets éventuels négatifs.


Ces conclusions ont été reprises d’ailleurs dans un document de l’OCDE, 2007.



Conclusion : pas d’effets éventuels négatifs.



*Effets toxiques à long terme sur les monarques.


Prasifka et al., 2007 (monarque)


Dutton et al., 2005.


Marvier et al., 2007.


Là encore, c’est le type d’étude (tout comme celle du maïs mexicain : Quist et Chapela) qui n’aurait même pas due être citée. Cette affaire est close et continuer à vouloir utiliser cet argument n’est pas très sérieux. L’avis cite d’ailleurs que l’exposition des monarques restent très limitée (moins de 1%). Cette conclusion peut s’appliquer d’ailleurs pour les USA et le Mexique car on voit assez mal les monarques faire leur migration traditionnelle des USA vers le Mexique en passant par la France !



La référence à Dutton ne concerne pas le monarque mais Spodoptera littoralis. Il s’agit là encore du maïs GM de Syngenta (événement Bt11). La toxicité est démontrée pour cet insecte mais c’est donc un effet positif car recherché.


Celle de Marvier, 2007 révèle, par une étude approfondie que les cultures de plantes GM Bt sont inoffensives pour les espèces non cibles.



Conclusion : il a été largement démontré, depuis longtemps maintenant, que le maïs Bt constituait plutôt un environnement amical pour le Monarque.



Il n’est pas fait mention de la plus grande étude jamais réalisée (2000-2003) en Angleterre « Farm Scale Evaluation » (FSE) qui s’est déroulée sur 3 années sur 3 espèces différentes (maïs, colza, betterave) GM et non-GM afin d’évaluer des différences sur l’entomofaune et autres organismes.


L’une des conclusions majeures est :


First, it is not surprising that there are differences in “environmental impacts of maize, beet and oilseed rape” but these differences arise from differences in the fundamental nature of the plants and have nothing to do with whether or not the plants in question have been altered with GM techniques.



* Présence possible de la toxine Bt dans la chaîne trophique.



Chaîne trophique :


Obrist et al, 2006 (1) (2) (3)



Persistance dans l’eau :


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