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Eruptions des supervolcans: une veille mondiale

Des travaux proches viennent d’être publiés par l’Université de Genève, l’Université de Savoie et celle de Bristol , êtes-vous en contact avec vos collègues ?

 L’article à paraître à Nature Géosciences est le fruit d’une collaboration internationale entre l’Ecole Fédérale Polytechnique de Zurich, l’European Synchrotron Radiation Facility de Grenoble, l’Institut Paul Scherrer, de Villigen -Suisse, l’Université d’Okayama, au Japon, et le Laboratoire de Géologie de Lyon (CNRS, ENS Lyon, Université Claude Bernard Lyon1). De nombreux laboratoires de recherche travaillent sur la thématique des super-éruptions selon différentes approches: étude de terrain sur les sites d’anciennes éruptions, mesures géophysiques sur des volcans actuels, modélisation  numérique des processus éruptifs, ou l’approche expérimentale. C’est cette dernière approche que notre groupe a utilisée en recréant les conditions pression-température des chambres volcaniques de ces super-volcans et en mesurant précisément la densité des magmas grâce aux rayons X.

Quel est l’apport de ces travaux à la communauté scientifique mondiale : jusqu’où les connaissances allaient-elles ? Quelles sont les prochaines étapes ? 

 La littérature scientifique s’accorde sur le fait que les mécanismes des super-éruptions sont différents de ceux des volcans “classiques” de plus petite taille où l’activité d’une faille, un séisme ou une recharge de magmas peut conduire à l’éruption.

Dans le cas des super volcans on ne connaît pas très bien les mécanismes à l’origine de l’éruption, c’est à dire pourquoi, à quel comment et comment les volumes considérables de magmas vont remonter en surface. Les résultats de notre étude ont montré que la surpression générée par le magma liquide est suffisante pour rompre la surface terrestre.
Pour ce faire, nous avons mesuré la densité des liquides magmatiques que nous avons comparée à celle des roches solides environnantes. Il apparait que la plus faible densité du magma par rapport aux roches occasionne une force de flottabilité, à la manière d’un ballon de football plongé dans l’eau qui remonte à la surface.

Y  a-t-il un classement du risque, un monitoring, un programme mondial de surveillance sous l’égide d’une instance internationale du système onusien, en raison de l’impact possible ?    Peut-on surveiller un super volcan, et prévoir, des super éruptions et l’ampleur de ces dernières ?

 Les services géologiques nationaux, par exemple en France le BRGM ou aux USA l’USGS (United State Geological Survey) sont en charge de la surveillance des risques volcaniques. Pour ce faire, ils disposent de divers instruments géophysiques: seismomètres pour mesurer l’activité sismique liée aux volcans, ou pour évaluer à partir des vitesses des ondes sismiques “une radiographie” de la chambre magmatique, des GPS pour mesurer la déformation des volcans, des mesures de conductivité électrique pour évaluer la quantité de magmas, etc…

  D’ailleurs combien y a-t-il de super volcans ou de volcans, dont une éruption aurait un impact climatique mondial ?

A ce jour on ne connaît pas de zones à la surface du globe pouvant conduire à une super-éruption imminante ou dans les prochaines années, c’est à dire ou le volume de magmas est de l’ordre de plusieurs centaines de kilomètres cubes.

Mais des zones comme Yellowstone sont potentiellement dangereuses si le volume des magmas augmente au cours des prochaines dizaines d’années.

Par contre, il existe de nombreux enregistrements géologiques de super-éruptions associées à la formation de caldera géantes par exemple celle du Lake Toba , en Indonésie, formée il y a  74000 ans, Cerro Galan, en Argentine, apparue il y a 2,5 millions d’années), La Garita, dans l’Etat du Colorado, il y a 28 millions d’années, etc.

Concernant l’impact climatique d’une super-éruption il est difficile à prévoir mais à titre de comparaison l’éruption du Pinatubo de 1992 avait occasionné une baisse de température de 0,4°C sur plusieurs mois… une super-éruption libérant plus de 100 fois le volume de cendres que le Pinatubo une perturbation de l’ordre de 10°C est envisageable…

Recueilli par  michel.deprost@enviscope.com

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