La Chambre Régionale des Métiers de Rhône-Alpes signera dans les semaines qui viennent, avec la Région et la Délégation régionale de l’ADEME, un troisième programme destiné àaider les entreprises artisanales à améliorer leur fonctionnement environnemental. Ce troisième programme de trois ans permettra de réaliser des pré-diagnostics, pour aider les entreprises à se mettre aux normes, mais il permettra aussi d’en accompagner d’autres pour aller au-delà de la réglementation.
Depuis 2002, les deux premiers programmes ont permis d’accompagner 1032 entreprises, explique Laurent Caverot, chargé de l’animation du réseau de douze chargés de missions dans les huit Chambres de Métiers de la région. Les actions ont porté sur quelques métiers principaux émetteurs de nuisance, de rejets, producteurs de déchets. Les garages, les pressings, les imprimeries, ont représenté les deux tiers des entreprises visitées lors d’entretiens permettant de faire le point sur les principales améliorations à apporter.
Pour les pressings, sur les 610 qui fonctionnent en Rhône-Alpes ( 7200 en France), 360 ont adhéré à la démarche, qui a consisté à réduire les émissions de boues ou à réduire l’utilisation de produits dangereux. Les professionnels de la photographie aussi ont été visités. Ils ont connu une évolution rapide de leur métier, qui a vu notamment l’activité de développement partir vers des centres spécialisés. Mais 30% des photographes ont une activité de développement, soit par technique argentique, soit « développement » de photos numériques, sur des supports “papier”, avec impression, qui nécessite l’emploi de cartouches. Une action importante a été engagée au niveau des garages.
Accompagnement
Le réseau des chargés de mission des Chambres régionales de Métiers a aussi accompagné 110 entreprises dans des démarches allant au-delà des obligations réglementaires. Les actions ont été à ce niveau plus variées et elles ont souvent permis d’innover , en allant de la récupération d’eau à l’économie d’énergie.
Dans le secteur des pressings, le perchloréthylène a été supprimé, et l’objectif a été parfois de se passer de produits chlorés dégageant des composés organiques volatils ( COV). Certains pressings sont allés jusqu’à l’utilisation de l’aqua-nettoyage.
Dans le secteur des garages, l’accompagnement a permis le remplacement de fontaines à solvants, par des fontaines biologiques, fonctionnant avec des bactéries, pour le nettoyage des pièces, voire même par l’installation de fontaines à eau. « Ces évolutions supposent des changements de méthode, d’organisation, il faut par exemple laisser les pièces plus longtemps en contact» explique Laurent Caverot.
La préoccupation environnementale permet aussi bien des innovations dans les rapports entre les entreprises et leurs clients, dans les rapports entre les entreprises et leurs fournisseurs. A Grenoble un carrossier innove en prêtant à ses clients non pas une voiture de courtoisie mais un vélo de courtoisie. Avec la recherche de meilleurs comportements, une activité de prestation comme le nettoyage peut s’enrichir de nouvelles fonctions. Une entreprise de nettoyage peut ainsi prendre en charge les déchets, assurer du tri, engager la récupération, éteindre certaines installations et dégager une valeur au bénéfice de tous. Le recherche de l’amélioration environnementale est aussi affaire d’innovation.
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