En dix ans la filière bois énergie s’est considérablement développée dans le département de l’Isère, comme l’a rappelé ce mardi matin Alain Weber, de l’AGEDEN, lors d’une présentation réalisée à l’occasion d’une journée organisée par les Espaces d’Information Energie de Rhône-Alpes, dans les locaux de l’INEED , à Rovaltain ( Drôme).
En 1997, la filière bois en était encore à un stade tout à fait embryonnaire, avec seulement deux chaufferies collectives, l’un à Saint-Pierre d’Entremont, l’autre au lycée de Villars de Lans. Aujourd’hui 60 chaufferies collectives fonctionnent dans le département et en tout, 850 chaufferies automatiques sont en service, y compris donc chez des particuliers. Six cent seize installations fonctionnent avec des granulés et 243 au bois déchiqueté.
En dix ans ,c’est une filière complète qui s’est mise en place, de l’approvisionnement à l’installation pour les seules unités qui ne sont pas de taille industrielle.
Approvisionnement structuré
L’approvisionnement s’est structuré, avec la constitution de plusieurs filières. Partant d’une filière agricole, l’approvisionnement s’est enrichi de filières forestières, de filières utilisant les bois de rebut ( déchets industriels banals), ou les déchets de scieries. La qualité des bois s’est améliorée, au niveau du séchage, car un bois sec est indispensable pour une bonne combustion, elle-même garantie d’un bon rendement et d’émissions nocives réduites. L’humidité ( molécules d’eau) empêche en effet la combustion et la rend incomplète. On trouve aujourd’ui des granulés et des plaquettes de bois déchiqueté de qualité.
Alain Weber a aussi évoqué le mise en place d’un vrai tissu de chauffagistes capables d’installer, d’entretenir, de réparer des chaufferies. « Avec 90 installateurs, ce n’est plus un souci » explique le spécialiste bois de l’AGEDEN. Le matériel est encore très souvent un matériel importé.
30 000 tonnes de CO2 évitées
Le travail engagé à partir de 1995 par un programme soutenu techniquement par le CETIAT et l’ADEME, mais aussi par la Région, a porté ses fruits. La consommation de bois représente 62 000 tonnes, soient 11 000 tonnes d’équivalent pétrole. Cette biomasse permet la production de 127 Gigawatt/heure, soit une économie de 10 millions d’euros par rapport au prix de l’énergie fossile.
La combustion de ce bois évite aussi l’émission de 30 000 tonnes de Co2 fossile, et le carbone brûlé vient de biomasse locale. Cette consommation représente 40% de la consommation régionale, qui est loin d’épuise le seul accroissement annuel des forêts régionales.
Tout n’est pas encore parfait. Les retours d’expérience doivent permettre d’améliorer encore la situation du bois-énergie. L’utilisation de granulés est en tous les cas plus intéressante sur le plan environnemental, que celle du bois-buche qui ne peut être utilisé, de plus dans ces chaudières automatiques. Les émissions polluantes ( particules et hydrcarbures aromatiques polycliques) sont en fait causées par les installations anciennes, individuelles, surtout les foyers fermés et les inserts.
Pour en savoir plus sur l’AGEDEN: http://www.ageden.org/
