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Brice Lalonde : la COP26 à Glasgow a quand même permis d’avancer

Pour Brice Lalonde, président de l’association Équilibre des Énergies la COP26 sur le climat de Glasgow a permis de faire avancer plusieurs dossiers, sur la forêt, l’aide aux pays en voie de développement, la sortie des énergies fossiles. Mais à défaut d’instance de contrôle des engagements des États, les sociétés civiles doivent exercer leur pression pour que la lutte contre le changement climatique s’accélère.

Brice Lalonde, président d'Equilibre des énergies.
Brice Lalonde, président d’Equilibre des énergies.

En quoi la conférence de Glasgow a-t-elle donné des résultats positifs ?

Évidemment la COP de Glasgow, n’a pas eu l’ampleur de celle de Paris, qui a donné un grand accord international, un cadre, mais on ne peut pas dire que les résultats en soient négatifs. Plusieurs dossiers ouverts par l’Accord de Paris ont donné lieu à des échanges, à des prises de position. C’est le cas pour les énergies fossiles, pour le charbon, pour la forêt, pour l’aide aux pays les plus pauvres.

Pour les énergies fossiles, des engagements ont été pris, même s’ils sont insuffisants, lointains, et difficiles. C’est le cas pour l’Inde qui a une population nombreuse, une croissance forte et d’immenses besoins en énergie, et d’autres urgences. C’est le cas pour la Chine, dont on ne comprend pas la direction qu’elle prend, qui en tous les cas est elle aussi confrontée à des difficultés, d’une part d’énormes besoins en électricité, souvent insatisfaits, qui entraînent des black-out, des efforts en matière de renouvelables, et le besoin de répondre au court terme par le charbon.

Quels sont les progrès pour la protection des forêts ?

Pour la forêt, la situation est aussi complexe. Il est bien qu’il y ait eu des engagements. Le dossier est clairement sur la table, et l’Europe, à sa manière, se saisit fortement de la question de la déforestation importée. Un pays comme le Brésil, régulièrement ciblé, s’est engagé, mais l’Indonésie, qui a signé un engagement a aussitôt dit qu’elle avait des besoins en création d’infrastructures qui nécessitaient de sacrifier des surfaces de forêts.

Qu’en est-il de l’enveloppe annuelle de 100 milliards de dollars d’aide aux pays les plus pauvres ?

Là aussi, il est clairement apparu que l’engagement pris dans l’accord de Paris n’était pas respecté, mais ce sujet est aussi mis en lumière et il devra avancer.

Comment le faire avancer ?

Il manque dans cette gouvernance une instance de suivi, de surveillance et de sanction. Il n’y a pas de tableau de bord et pas de gendarme. C’est donc à la société civile d’exercer cette fonction de suivi, de stimulation.

La question démographique est-elle suffisamment évoquée?

La démographie n’est pas évoquée lors des rencontres sur le climat. Mais elle ne doit pas être écartée. Elle avait été évoquée à Rio en 1992 lors du premier sommet de la Terre. Il faudrait évidemment que les pays qui n’ont pas encore négocié leur transition démographique passent ce cap. Il faudrait que l’Inde maîtrise sa croissance, comme le Moyen Orient ou comme l’Afrique subsaharienne, mais pour certains pays, il n’y a encore de richesse que d’êtres humains. Et les freins notamment religieux sont encore très puisant, ni l’Islam, ni le Pape n’admettent la nécessité d’un contrôle des naissances, qui ne peut passer que par l’éducation des filles et des femmes.

Comment se situe l’action de l’Europe, à l’origine d’une bonne partie du carbone émis depuis la révolution industrielle et qui aujourd’hui, fait plutôt figure de bon élève ?

L’Europe a du mal à peser malgré ses intentions. Elle doit mettre en œuvre le Pacte Vert, qui doit être décliné en nombreuses directives. Elle est aussi confrontée à des chantiers énormes comme la rénovation des bâtiments. L’Europe ne partage pas une vision entièrement commune en matière de changement climatique. Elle est partagée en deux approches : donner la priorité à la réduction des émissions de carbone, ou bien aux énergies renouvelables. Si l’on place la réduction des émissions de carbone comme priorité absolue, il faut inclure le nucléaire parmi les solutions. Or, l’Allemagne, le Luxembourg, l’Espagne notamment, et l’Italie qui a renoncé au nucléaire, sont opposés à cette technologie, que la France défend.

Quel pourra être l’action de la France qui occupera la présidence de l’Union pour six mois à partir du 1er janvier 2022 ?

La France ne peut infléchir fortement les positions européennes, notamment en matière nucléaire. Elle ne peut que réaffirmer son engagement pour cette énergie, qui suppose la construction de réacteur EPR moins complexes que celui de Flamanville.

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