Pourquoi dire que le débat sur la transition énergétique n’a pas lieu ?
Laurent Caruana : Le débat sur l’énergie annoncé n’a pas lieu. Les choix ont été déjà annoncés par le président de la République, sans concertation avec la société. La fermeture de la centrale de Fessenheim a été annoncée sans concertation avec les représentants des salariés. Les salariés ne savent pas ce qu’ils vont devenir, alors que la situation de l’emploi est difficile, en Alsace comme ailleurs, à Metz où la ville souffre du recul de la présence de l’armée.
Le rôle des associations ?
Le problème c’est que le Gouvernement accorde davantage d’importance aux associations ou à des considérations politiques internes à la majorité, pour donner des gages à une composante. On a vu que la majorité est dans une situation difficile et que le gouvernement lache du lest, loin des parties prenantes du débat énergétique, sans engager de débat.
Que doit devenir le nucléaire ?
Nous ne disons pas qu’il faut rester au niveau actuel d’énergie nucléaire. Mais ce n’est pas parce qu’il y a eu une catastrophe à Fukushima qu’il faut fermer dans un délai très court les centrales. Il faut organiser un débat prospectif, avec des experts, même si les experts ont des avis différents. C’est ensuite que le politique doit choisir, et non pas avant.
Le débat énergétique en Rhône-Alpes aussi est difficile ?
C’est aussi un sujet qu’il est impossible d’aborder tant il est explosif au niveau de la majorité du Conseil régional. On a vu l’impossibilité du débat autour du Schéma régional Climat Air Energie.
Le Conseil Economique et Social et Environnemental Régional, le Ceser, lui-même aurait du mal à lancer une autosaisine sur le nucléaire à l’heure actuelle où le débat est pourtant urgent.