Le Comité de Liaison des Energies Renouvelables, Solagro et l’ITEBE ( Institut Technique du Bois Energie) et le CIBE ( 1) veulent rééquilibrer le débat après un article publié par le quotidien le Monde le 29 décembre évoquant l’importance de la pollution par la combustion du bois. Ce article s’appuyait sur une étude à laquelle avait participé le Laboratoire Glaciologie et Géophysique de l’Environnement ( UJF Grenoble). Enviscope avait été le premier à relater ces travaux.
Le CLER, l’ITEBE, Solagro et le CIBE dressent comme l’AGEDEN avant eux, un constat clair. Le chauffage individuel au bois est encore peu performant en raison de l’âge du parc, alors que les chaufferies collectives ont de bonnes performances.
Le bois premier émetteur de certains polluants
Certes la filière bois énergie est, d’après le CITEPA (Centre d’information technique et
d’études pour la prévention des pollutions atmosphériques – www.citepa.org), le premier émetteur de certains polluants dans l’atmosphère, ce qui pose des interrogations légitimes en matière de
santé. Mais les organisations qui défendent la filière bois rappellent qu’en 15 ans, tous appareils confondus (chaufferies comprises), la plupart de ces rejets ont diminué de 30 à 50 % . Les progrès ont été réalisés grâce à de meilleurs rendements, grâce à des températures de combustions élevées et mieux maîtrisées, grâce à des démarches de labellisation et de certification.
Chaufferies et réseaux de chaleur
Cette évolution découle de la mise au point d’équipements – chaufferies, réseau de chaleur – plus performants et des efforts engagés autour du bois énergie domestique. Les efforts doivent impérativement être maintenus et amplifiés estiment les organisations car la demande d’une énergie bon marché ne va pas faiblir.
Un rendement calamiteux
Le problème, c’est que les chaufferies collectives ne représentent que 0,5 million de tonnes d’équivalent pétrole. Le chauffage individuel représente 8,5 millions des 9 millions de TEP de bois brûlées en France. Pour 5,6 millions de logements chauffés au bois, on compte 27% de cheminées ouvertes, 45% d’inserts, 13% de poêles, 9% de cuisinières et 6% de chaudières. « Le bois énergie en France, c’est beaucoup de bûches brûlées dans des cheminées ouvertes, des vieux inserts ou poêles hors d’âge, autant d’appareils dont le rendement est calamiteux (10 % pour la cheminée ouverte, 30 % pour un vieil insert) et qui par ailleurs, émettent des goudrons, des acides, des poussières, des hydrocarbures polycycliques aromatiques, ou de l’oxyde de carbone. »
Les pouvoirs publics encouragent le remplacement de ces équipements par des appareils performants. Un crédit d’impôt est octroyé aux particuliers sous réserve du respect de normes françaises ou européennes et d’un rendement égal ou supérieur à 70 %, voire 75 %.
Le CLER, Solagro, l’ITEBE, le CIBE militent pour qu’une politique ambitieuse de sobriété et d’efficacité énergétique soit adossée au développement du bois énergie au côté des autres énergies renouvelables.
1) Le Comité de Liaison Energies Renouvelables (CLER), est une association regroupant plus de 150 professionnels des énergies renouvelables et de la maîtrise de l’énergie répartis sur tout le territoire national. www.cler.org
– Solagro est une association, membre du CLER, dont les champs d’actions sont la maîtrise de l’énergie, les énergies renouvelables, l’agoenvironnement et l’agroforesterie. www.solagro.org
– L’ITEBE, membre du CLER, est une association professionnelle française et internationale qui intervient comme outil de promotion et de soutien pour les acteurs des filières bioénergies. www.itebe.org
Le Comité Interprofessionnel du Bois Energie (CIBE) a pour champ d’intervention le chauffage collectif et industriel au bois dans l’habitat et le tertiaire, les réseaux de chaleur et les entreprises industrielles. www.cibe.fr