L’ouvrage « Le Débat public : une expérience française de démocratie participative » reprend les communications présentées lors de ce colloque par des chercheurs, sociologues, spécialistes de sciences politiques. Jean Michel Fourniau , chercheur à l’INRETS a entre autres réalisé la présentation synthétique des 37 débats.
Les communications rappellent comment les débats organisés par des commissions particulières, ont mis en jeu d’une manière originale, les experts, les maitres d’ouvrage, les élus, le public, les associations.
Dans la préface, l’équipe de chercheurs qui a assuré la réalisation de l’ensemble, se demande si la création de la Commission Nationale du Débat Public, inspirée de l’initiative québécoise des Bureaux d’audience publiques pour l’environnement, BAPE), ne participe « pas de ces formes de surveillance auquel le système représentatifs est de plus en plus confronté ». Dans la préface, les responsables de l’ouvrage rappellent que Pierre Rosanvallon décrit l’émergence de conflits entre trois légitimités : le suffrage universel qui organise une « légitimité sociale procédurale ; les cours de justice et les autorités indépendantes qui mettent en œuvre une légitimité par impartialité et l’affirmation de valeurs reconnues par tous qui traduit la recherche d’une légitimité substantielle ».
Toutes ces légitimités sont en permanence en activité, et mettent la collectivité à l’épreuve d’elle-même. « Mais, note la préface, la tendance contemporaine à la dissolution du politique n’est-elle pas surtout provoquée par l’écart que creusent les contre-pouvoirs entre la société civile et la sphère politique : le citoyen-surveillant gagnerait ce que perd le citoyen-électeur ; le souverain négatif s’affirmerait au détriment du souverain tout court ; l’organisation de la défiance minerait le présupposé d’une confiance issue des urnes. La dynamique du contrôle, prendrait le pas sur la perspective d’une appropriation du pouvoir. Ou plus fondamentalement, l’affaiblissement du politique ne traduit-il pas le déclin d’une appréhension globale de son action ? ».
Les communications sont très intéressantes, en particulier parce que Rhône-Alpes a été le cadre de plusieurs débats publics – Vallée du Rhône, A 51)
Le Débat public : une expérience française de démocratie participative, sous la direction de Martine Revel, Cécile Blatrix , Loïc Blondiaux , Jean-Michel Fourniau , Bertrand Hériard Dubreuil et Rémi Lefebvre, collection Recherche, La Découverte, 412 pages, 29,50 euros.
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