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Les entreprises, maillons indispensables de la lutte contre le dérèglement climatique

En ouverture du salon Pollutec à Lyon ce mardi 2 décembre et dans la perspective de la Cop21, Brice Lalonde, l’écologiste et Jean-Louis Chaussade, patron de Suez Environnement, se rejoignent sur le difficile chemin vers une économie décarbonée et les conditions sous lesquelles les entreprises vont pouvoir y jouer un rôle majeur.

Alors que se déroule actuellement la Conférence sur le climat au Pérou, la France prépare activement la Cop21. Brice Lalonde, conseiller spécial Développement durable auprès du Pacte mondial des Nations Unies [1], explique que l’étape de Lima permet de déblayer le terrain et d’obtenir un squelette du futur accord, sur lequel s’entendront les nations. Celles-ci déposeront leurs contributions dans le courant du premier semestre de 2015.

A 365 jours de la Cop21 à Paris, on peut toutefois légitimement se poser la question de l’efficacité de tels sommets. Cela fait vingt ans que les quelque 190 Etats signataires de la convention de Rio [2] discutent, sans pour autant qu’on voie les choses avancer. Les rapports du Giec sont de plus en plus alarmistes.

Poutant Brice Lalonde se montre plus optimiste, « en ce moment, ça embraye sur le terrain. Avec l’accord Etats-Unis / Chine, c’est bien parti, même si ce sera insuffisant pour le climat ». Depuis le 23 septembre dernier, dans un sommet international sur le climat à New-York, Ban Ki-Moon, le secrétaire général de l’Onu a pressé les chefs d’Etats à agir sur la lutte contre le réchauffement climatique.

Donner un prix au carbone

Jean-Louis Chaussade, le directeur général de Suez Environnement, était présent à New-York à la même table que Brice Lalonde. Il indique que l’important est la prise de conscience générale. « Il y a maintenant une unanimité pour dire que si l’on veut avancer, il faut donner un prix au carbone, même si ce n’est pas le même partout dans le monde ». Tant que les solutions alternatives seront plus chères et que les gros émetteurs de GES ne seront pas pénalisés, la mutation ne pourra se faire.

Brice Lalonde cite cet exemple d’une entreprise suédoise, qui sous la menace de pénalités consent à fermer ses mines de lignite et de charbon dans le nord de l’Allemagne.

Il faut donc faire évoluer le cadre réglementaire pour que les entreprises deviennent plus vertueuses. Ce sont elles qui possèdent la technologie. De plus « les multinationales ont une vision, que les dirigeants des Etats-nations n’ont pas, obsédés qu’ils sont par les élections dans leur propre pays » complète de façon directe Jean-Marc Jancovici, ingénieur conseil et spécialiste énergie-climat.

Les entreprises alors seraient des acteurs décisifs dans la transition énergétique ? Oui, mais pas sans les collectivités.

Avec les collectivités, sur du long terme

Jean-Louis Chaussade fait une projection à 20 ans. Les deux tiers des richesses seront détenues par 600 grandes villes dans le monde. Elles regrouperont 80% de la population. Pour elles ce sera une question d’attractivité de faire face au dérèglement climatique.

Déjà Pékin s’est donné pour objectif de diminuer la pollution de 50% d’ici 2025. Ils n’y arriveront pas, ajoute le dirigeant de Suez, mais c’est maintenant qu’il faut prendre des décisions pour les 30 ans qui viennent.

Les villes sont énormes, il y a du béton partout, les inondations, comme on vient de le voir en France peuvent causer des morts. Si on veut éviter cela, il faut s’asseoir autour de la table et s’entendre. Cela prend du temps, une ou deux générations.

Jean-Louis Chaussade décrit une ville « intelligente », où les différents services seront interconnectés pour pouvoir gérer le trafic, l’eau, l’énergie,… C’est donc la collaboration entre la collectivité et l’entreprise qui permettra d’aller vers cette smart city.

Pour que cela fonctionne, « il ne faudrait pas que ça se passe comme pour le photovoltaïque il y a 15 ans » ajoute Fabrice Bonnifet, directeur Développement durable et QSE de Bouygues. Il faut de la stabilité dans le cadre juridique, pour que les entreprises aient une visibilité sur du long terme.

En définitive si les mêmes règles s’appliquent à tous, les entreprises feront des bonnes affaires parce qu’elles auront des contraintes identiques.

« Le problème n’est pas que la croissance s’arrête, c’est d’apprendre à faire sans. Nous entrons dans un monde dans lequel il faut penser les limites » conclut provisoirement Jean-Marc Jancovici.

antoine.reboul@enviscope.com

[1] Le 26 juillet 2000, le secrétaire général des Nations Unies a invité les dirigeants d’entreprises à se joindre à une initiative internationale – le Pacte mondial – qui rassemblerait les entreprises et les organismes des Nations Unies, le monde du travail et la société civile.

[2] Les premiers engagements internationaux ont été décidés à Rio en 1992 et renforcés à Kyoto en 1997.

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