Si l’association des communes forestières de l’Isère (Cofor38) fêtait samedi 30 août les soixante ans de sa création, pour autant elle ne manque pas de projets, alors que se profile la Loi d’Avenir pour la forêt et que les crédits européens du Feader sont en cours de programmation pour 2014-2020. Le point avec son président Guy Charron.
Retour aux sources pour la Cofor38, en Chartreuse où en 1954 à l’initiative de son premier président, Auguste Villard, maire de Saint-Pierre de Chartreuse, a été créée l’association des communes forestières de l’Isère.
Très beau massif forestier, la Chartreuse mène actuellement une démarche de qualification de ses bois. A l’intérieur du label Bois des Alpes, le CIBC (Comité interprofessionnel des bois de Chartreuse) a entamé un travail de qualification et de spécification de ses bois, qui devrait lui permettre d’obtenir d’ici la fin 2016 l’AOC Bois de Chartreuse. Après les forêts de Fontainebleau et Verdun, la Chartreuse a également engagé une démarche concertée pour obtenir le label de « Forêt d’exception » de l’ONF.
C’est donc à la Correrie, toute proche du monastère de la Grande Chartreuse, que Guy Charron avait invité les participants à l’assemblée, parmi lesquels députés et sénateurs de l’Isère venus témoigner de leur attachement à la forêt.
Une loi pour la forêt
Cette dernière peine actuellement à constituer une filière solide. Le projet de loi d’avenir pour l’agriculture, qui doit être voté cet automne, qui comporte évidemment un volet concernant la forêt, va-t-il accélérer le processus ?
Le fonds stratégique de la forêt et du bois devrait permettre de rassembler et mobiliser les soutiens financiers à ce secteur. Les Groupements d’intérêt économique et environnemental forestiers (GIEFF) encourageront les regroupements de propriétaires forestiers à l’échelle d’un petit massif forestier pour une gestion forestière coordonnée permettant une meilleure mobilisation du bois et une meilleure performance environnementale.
Des enjeux importants
Cette organisation en filière, cette coordination et ce regroupement des acteurs sont bien nécessaire, face à des enjeux que rappelle le président des Communes forestières de l’Isère :
– Mobiliser plus de bois tout en respectant l’environnement et en préservant la biodiversité,
– sécuriser l’approvisionnement des chaufferies, hangars et scieries,
– valoriser la ressource bois en circuits courts, notamment dans la construction,
– structurer une filière bois énergie durable,
– atteindre un équilibre sylvo-cynégétique permettant à la fois la régénération naturelle de nos forêts et le maintien des populations de grands gibiers,
– répondre aux demandes sociales croissantes tout en respectant la vocation première de nos forêts qui est la production de bois,
– ouvrir le dialogue et trouver des solutions aux différents conflits d’usages notamment sur le partage de la voirie forestière et le ramassage abusif des champignons,
– tendre vers la valorisation des aménités forestières en développant, entre autre, la fonction puits de carbone de la forêt.
En clair la dimension économique de la forêt doit être favorisée, la desserte pour le débardage des bois surtout dans les zones montagneuses des Alpes doit être organisée, tout en autorisant les autres usages de la forêt, sans oublier sa fonction environnementale.
