Le projet d’incinération en Isère par l’usine Tredi du stock d’hexachlorobenzène de l’usine australienne Orica a provoqué une levée de boucliers des associations environnementales du Pays roussillonnais. Elles vont piqueniquer aujourd’hui sur le passage du Tour de France, au sein duquel, ironie de l’histoire, se trouvent deux équipes sponsorisées par les deux industriels.
Le fait que l’on fasse traverser la moitié de la planète à des déchets dangereux, surtout en provenance d’un pays développé comme l’Australie a interpelé, les associations riveraines du site de l’usine Tredi de Salaise-sur-Sanne. C’est ici que cette filiale du groupe Séché Environnement a pour projet de recevoir un premier contingent de 132 tonnes d’hexachlorobenzène (HCB) pour le traiter par incinération.
Même si la Dreal (Direction régionale de l’environnement), qui étudie le dossier n’a pas encore donné d’avis sur la question, « Il est logique de s’étonner que l’Australie, pays industrialisé disposant des moyens financiers et technologiques nécessaires, ne se soit pas dotée des infrastructures nécessaires pour le traitement de ce type de déchets » ajoute la Frapna.
Un produit dangereux refusé par le Danemark et l’Allemagne
Ce qui inquiète c’est la dangerosité du HCB. Suspecté d’être cancérogène, son l’utilisation est interdite en Europe depuis 1981. Il est classé comme Polluant organique persistant. A ce titre, sa gestion est règlementée par des textes internationaux et communautaires comme la Convention de Stockholm. Cela étant, « l’incinération, même si les normes sont respectées (et il arrive qu’il y ait des dysfonctionnements) rejette des polluants dans l’air et l’eau » explique l’association Sauvons Notre Futur.
Ce qui interpelle aussi, c’est que le Danemark et l’Allemagne ont refusé quant à eux de recevoir les 9 000 tonnes de HCB. Ce déchet est un sous-produit de la fabrication d’un solvant (activité arrêtée) qui a eu lieu entre 1963 et 1996 sur le site de Botany à Sydney.
Pique-nique sur le passage du Tour de France
A la suite de plusieurs réunions, le mouvement de contestation n’a cessé de s’amplifier conduit par les associations roussillonnaises « Vivre ici » et « Sauvons notre futur ». Cette dernière a écrit à la ministre de l’Ecologie espérant un soutien de sa part. Elle également lancé une pétition qui a recueilli plus de 22 000 signatures à ce jour.
Lors de la réunion, qu’elles ont tenu le 15 juillet dernier, les associations ont confirmé leur intention de venir manifester lors du passage du Tour de France. Il entre aujourd’hui dans le département de l’Isère, précisément à proximité du site à Salaise-sur-Sanne. Et comme par un « fait exprès », le Tour compte parmi toutes les formations engagées une équipe australienne Orica GreenEdge et une équipe Bretagne Séché Environnement !