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L’exploitation du gaz de schiste légalisée en France dans un futur proche ?

Gaz de schiste, nucléaire, prix de l’énergie, émissions de CO2… Autant de sujets passés en revue par la 1ère édition du Baromètre du marché de l’énergie lancé par Grenoble Ecole de Management. Il s’agit d’une étude semestrielle menée auprès d’environ 200 experts français du marché de l’énergie issus de l’industrie, de la recherche ou de l’administration publique. Il est demandé à ces experts d’évaluer l’évolution à court, moyen et long terme des marchés de l’énergie à l’échelle nationale et internationale. L’enquête sur laquelle porte le présent rapport a été réalisée en novembre/décembre 2013 auprès de 206 participants.

« L’objectif de ce baromètre est « de prendre le pouls » du secteur de l’énergie afin de connaître les clés et challenges à relever dans les 6 mois et 5 ans à venir» explique Joachim Schleich, chercheur à Gem et coordinateur de l’enquête. Il ajoute « Nous avons ainsi interrogé deux cents experts provenant de l’industrie, du monde académique ou de l’administration.»

Cette première édition s’est focalisée sur les attentes du panel concernant : le gaz de schiste, la part du nucléaire et des énergies renouvelables dans le futur et l’évolution des prix de l’énergie. A la lecture du premier baromètre on retiendra plusieurs sujets : 

Gaz de schiste

– Une majorité d’experts convaincue de sa légalisation dans un futur proche. La France est l’un des pays d’Europe où le potentiel d’exploitation du gaz de schiste est le plus élevé, son extraction par fracturation hydraulique (fracking) est interdite depuis 2011. En cause, ce procédé d’extraction nuisible à l’environnement. A ce sujet, 31% des experts interrogés par Gem pensent que l’exploration du gaz de schiste sera autorisée dans moins de 5 ans, alors qu’ils sont 40% d’entre eux à croire qu’il faudra attendre plus de 5 ans pour que son exploration soit légale.

– Et le seuil de rentabilité ? Considérant les caractéristiques géologiques et les infrastructures en Europe, l’exploitation du gaz de schiste serait-elle aussi rentable qu’aux Etats-Unis ? 50% des experts du panel situent le seuil de rentabilité entre 20 et 40 €/MWh. Le prix moyen d’équilibre étant fixé à 31 €/MWh (actuellement situé à 27 €/MWh sur le marché de gros en France).

Plus de 70% des professionnels interrogés s’attendent à une croissance de la production du gaz naturel dans l’Union Européenne dans les 5 ans. Cette croissance serait d’après eux due exclusivement au gaz de schiste.

Nucléaire : les objectifs fixés difficilement atteignables

Les experts estiment que dans 10 ans, la part du nucléaire représentera encore 65% de la production d’électricité en France pour atteindre seulement 52% dans 30 ans. Anne-Lorène Vernay, enseignante chercheur et membre de l’Equipe Energie de Gem précise : « selon les estimations de ces experts, il faudra environ trois fois plus de temps que l’objectif fixé par le gouvernement actuel de baisser de 75% à 50% la part du nucléaire dans la production d’électricité d’ici 2025… »

La baisse du nucléaire serait récupérée par d’autres sources d’énergies renouvelables (hors hydroélectricité). Ces dernières qui représentent actuellement 11% de la production de l’électricité, pourraient atteindre 13% dans les 10 ans à venir, et représenter 24% dans 30 ans. Par comparaison, la part d’hydroélectricité devrait rester stable.

Pour ces spécialistes, la part du gaz naturel dans la production électrique française continuera à augmenter régulièrement, en particulier au cours des dix prochaines années. Il restera cependant en dessous de 10% au cours des trois prochaines décennies. Enfin, le charbon continuera de jouer un rôle plutôt marginal et perdra même la moitié de sa part de marché sur le long terme.

Des prix de vente en hausse à moyen terme

Dans les 6 mois à venir, la plupart des experts ne s’attendent pas à une hausse des prix des sources d’énergie suivantes : électricité, pétrole, gaz et charbon. En revanche, ils sont plus de 80% à penser que les prix de vente de l’électricité et du pétrole augmenteront d’ici 5 ans.

Le prix du CO2 très (trop ?) faible

La crise économique a entraîné une baisse des émissions de CO2 dues à l’activité industrielle. Le prix des certificats de carbone est actuellement très faible (5,5 €/t). Les experts du panel s’attendent à ce que ce prix reste stable encore 6 mois (env. 5,4 €/t), mais à ce qu’il augmente d’ici 5 ans pour atteindre les 13 €/t. « Ce niveau de prix n’est pas assez élevé pour inciter à la construction d’une économie européenne à faible intensité de carbone (Rappelons que l’objectif de l’UE pour 2050 est de baisser le taux d’émissions de carbone d’au moins 80%) commente Joachim Schleich.

Retrouvez l’ensemble des résultats ici

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