Le projet ARCH, dirigé par le CIRC ( Centre de Recherche international sur le Cancer) conclut à la nécessité de réaliser des études complètes sur les conséquences sanitaires de la catastrophes de Tchernobyl. Vingt cinq ans après la catastrophe de nombreuses études sur les effets sanitaires de l’accident souffrent d’un manque de coordination et d’exhaustivité.
En plus des 28 décès liés à des insuffisances médullaires survenues au cours des deux premiers mois parmi les liquidateurs, des milliers de cas de cancers de la thyroïde sont attribués à l’exposition aux rayonnements chez les personnes qui étaient enfants à l’époque de la catastrophe. Les études sont principalement concentrées sur la thyroïde ce qui a detourné l’attention d’autres effets potentiels: augmentation du risque de cancer du sein, de divers autres cancers, alterations génétiques héréditaires, de cataractes et d’autres maladies non cancéreuses chez les « liquidateurs » et la population. L’une des lecons clés à tirer de Tchernobyl est “ la valeur des informations précises et fiables concernant l’exposition, et disponibles le plus tôt possible après l’accident. Cela permettrait d’estimer les effets ulterieurs sur la sante et ainsi de servir les interets de la population exposee dans les annees qui suivent l’accident. “
La plupart des connaissances sur les effets sanitaires des rayonnements proviennent des études sur les conséquences des bombes atomiques larguées au dessus de Hiroshima et de Nagasaki. Or, la catastophe deTchernobyl implique un type et des mécanismes d’exposition différents et les avancées de la radiobiologie ont remis en question les hypothèses sur les risques des rayonnements à faibles doses. Les effets des rayonnements pourraient ne pas se faire sentir pendant plusieurs décennies apres l’accident, et en l’absence d’études a long terme, les connaissances seront perdues et les spéculations se multiplieront.
Les membres du projet ARCH recommandent la mise en place d’un soutien international pour la Fondation de Recherche sur les Effets sanitaires de Tchernobyl (CHERF) en collaboration avec les trois pays les plus touchés par l’accident (le Belarus, l’Ukraine et la Federation de Russie).