Il y a quelques années, la qualité du tri par les habitants du Grand Lyon avait sensiblement plongé. L’éloignement de la nouveauté, des ambassadeurs du tri moins nombreux, des bacs parfois trop petits, des codes couleur pas forcément lisibles, des locaux inadaptés : les raisons ont été multiples pour que le taux de refus grimpe jusqu’à frôler parfois 40%
L’exécutif du Grand Lyon a réagi pour redresser la barre et un plan stratégique de gestion des déchets a même été adopté en 2007, avec un plan d’action. Objectif: renforcer la valorisation des emballages, la valorisation des déchets dans leur ensemble, sans augmenter les coûts et en améliorant les performances environnementales. Une meilleure organisation des tournées, permet de réduire la consommation d’énergie, les nuisances.Il faut surtout faire passer le taux effectif de recyclage des emballages de 60% en 2008 à 75% en 2012, objectif du Grenelle de l’Environnement. .
Vertical
L’action de la collectivité, avec l’appui d’Eco Emballages, porte sur quelques points, en particulier dans l’habitat vertical. Dans les secteurs pavillonnaires, où les habitants disposent de place pour conserver les emballages, le tri fonctionne bien « Les refus de tri représentent 2 à 3% des volumes » explique Richard Quenin, responsable d’Eco-Emballages pour le Centre est.
Dans les quartiers à habitat vertical, le problème est plus compliqué. Petit à petit, le parc de bac va évoluer. Les bacs “vert foncé” seront remplacés par des bacs à couvercle jaune plus visibles, et surtout cohérent avec la majorité des bacs utilisés en France pour les emballages.
Il y aura des bacs plus gros, pour éviter le débordement dissuasif
L’action va aussi porter sur le nombre de tournées pour les emballages. Le nombre de tournées n’augmentera pas, mais des tournées déchets pourraient être remplacées par des tournées emballages, pour modifier doucement les habitudes.
Les brigades du tri
Pas question de stigmatiser les habitants des immeubles verticaux, encore moins de mettre en place une redevance pour faire payer chacun son poids de déchets et d’emballages.
Les actions seront plus progressives. Elles reposeront sur les ambassadeurs du tri. Il y en a actuellement 15 dans le Rhône, une partie des ambassadeurs embauchés lors du lancement du tri ayant trouvé d’autres emplois. Dix ambassadeurs seront embauchés par le Grand Lyon, et dix autres par l’Union Sociale de l’Habitat qui regroupe les bailleurs sociaux. Avec les responsables des trois subdivisions du service de la Propreté, les ambassadeurs observeront les erreurs de tri et sensibiliseront les habitants. Mais la sensibilisation sera plus large puisque des formations seront proposés aux élus issus des prochaines élections municipales, pour leur faire visiter par exemple des entreprises qui utlisent des matériaux recyclés.
L’objectif stratégique reste de bien de réduire le volume des déchets, mais aussi de privilégier la valorisation matière. Certes, les deux usines d’incinération de Gerland ( en régie) et de Rillieux-la-Pape ( gérée par Valorly, groupe Suez) sont aux normes et ne posent pas de problème sanitaire. Mais leur capacité ne sera pas accrue, même si des collectivités extérieures au Grand Lyon expriment des demandes. Même si la valorisation thermique est intéressante, la collectivité veut faire progresser plus vite la valorisation matières.
http://www.ecoemballages.fr/valorisation-emballages-menagers.html
993 voitures et 12 000 vélos
En 2006, 34 732 tonnes d’emballages ménagers ont été recyclés ans le Grand Lyon grâce a tri des habitants. Cela représente 29,8 kilos par habitant et par an, pour une moyenne nationale de 26 kilos par habitant et par an pour le milieu urbain avec plus de 40% d’habitat vertical.
Les 693 tonnes d’acier récupérées auraient pu permettre de fabriquer 993 voitures, les 43 tonnes d’aluminium, plus de 12 000 vélos et les 2167 tonnes e boutilles et de flacons de plastique, près de 4 millions de polaires.
La valorisation crée des emplois
La valorisation des déchets, en particulier des meballages crée environ 30 empois directs et indirects. Il faut en effet des personnes pour fabriquer les bacs, les installer, les gérer. Il faut toute une communication, mais aussi des déchèteries, des centres de tri, et l’aval des entreprises se créent pour travailler les matériaux à recycler, plastiques, verre, métaux divers.
