Énergie

Le Conseil Economique et Social veut que la Région agisse sur le parc existant

Le Conseil économique et social de Rhône-Alpes demande à la Région de ne pas concentrer ses aides sur les énergies renouvelables, et suggère un effort sur le diagnostic et la rénovation de l’existant.


« Développer les énergies nouvelles et renouvelables c’est bien, mais sur des passoires thermiques, cela n’a pas de sens.» a expliqué Michel Simon, rapporteur hier d’un avis du Conseil économique et social régional ( CESR) sur l’économie d’énergie et l’utilisation rationnelle de l’énergie.



Si l’industrie a fait de gros efforts depuis 20 ans, si l’agriculture reste faible consommatrice, si la consommation du transport a fortement augmenté, le bâtiment reste le premier secteur consommateur, notamment pour le chauffage, avec 42 % de l’énergie finale consommée dans la région.


La rénovation est alors un enjeu central. « L’objectif du plan climat ne pourra être atteint qu’en renouvelant l’équipement de production de chaleur ” rappelle Michel Simon, rapporteur de l’avis de la commission Relations internationales, tourisme, énergie. En moyenne, les bâtiments consomment aujourd’hui 250 kWh par an et par mètre carré. Pour réduire d’un facteur quatre d’ici à 2050, en tenant compte des nouveaux bâtiments, il faut en fait diviser la consommation unitaire par six.




Politique positive



Le CESR salue les initiatives de la Région : plan régional en avril 2005, appel à projets innovants, mais le conseil suggère des axes nouveaux. La politique régionale doit être soutenue, renforcée, et plus lisible. Et surtout, « la politique de la Région ne doit pas se restreindre au soutien des énergies renouvelables».


La Région, estime le CESR, doit avoir des actions plus fortes sur le parc immobilier dont elle a la compétence, en particulier les lycées et même les gares, dont elle finance la modernisation. Dans la construction neuve, la HQE est courante, et c’est la THQE ( Très Haute Qualité Environnementale) qu’il faudrait viser. Elle devrait, avec des objectifs chiffrés de performances, être la règle et non l’exception.


« Il faut lancer une politique ambitieuse de construction de lycées, comme le lycée Tokyo de Charente Poitou qui consommera 13 fois moins de chauffage et 22 moins d’électricité. Il faudrait encourager le secteur du tourisme, le secteur des gîtes ruraux, pour lequel Rhône-Alpes représente 13% de la capacité nationale” explique l’Avis du CESR.



Des incitations utiles



L’intérêt pour l’ancien doit s’appliquer en dehors du patrimoine de la collectivité, via ses aides. La politique de la Région doit faire apparaître le caractère prioritaire du parc existant et accompagner cette politique par des incitations utiles. Le CESR préconise que la Région aide à la prise de conscience des économies à réaliser en aidant la mise en place de méthodes et de moyens de diagnostic. Les outils doivent être doivent être améliorés. Le CESR suggère plusieurs axes. La Région devrait accompagner les collectivités dans la mise en œuvre des certificats d’économie d’énergie.


Cette mise à niveau du parc existant est reconnue comme une priorité. Elle est utile en matière d’emploi, a rappelé Daniel Blanc Brude ( CGT), président de la commission, qui souligne l’importance de la formation. L’intérêt pour l’existant est approuvé par le représentant de l’Union Professionnelle Artisanale, Jacques Berruet. La rénovation est un marché de prédilection du bâtiment qui compte beaucoup d’entreprises de moins de 20 salariés. Cette politique demanderait un effort d’information et de formation en direction des petites et moyennes entreprises.



Le CESR souhaiterait un accompagnement du système bancaire pour élimination des appareils de production obsolètes et une communication encore plus large pour amener responsables politiques et grand public à rompre avec des “habitudes de gaspillage”.


Michel Deprost


michel.deprost@free.fr


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