L’intelligence artificielle repose sur la compréhension des mécanismes de traitement de l’information par le cerveau. C’est ce qu’a rappelé mardi dans le cadre d’une conférence Mardi des Ingénieurs, Liming Chen, professeur d’Informatique à l’Ecole Centrale de Lyon, enseignant-chercheur au sein du LIRIS, un laboratoire de recherche lyonnais spécialisé en sciences de données et image.
L’intelligence est un ensemble de mécanismes de traitement des informations reçues de l’environnement, en vue de permettre l’action d’un organisme. Une intelligence existe chez les êtres vivants, par exemple chez les insectes, à des degrés infiniment moins développés que chez l’Homme. L’intelligence humaine a atteint des performances uniques grâce aux capacités du cerveau, riche de 10 puissance 10 neurones et 10 puissance 14 synapses. Des expériences menées par des spécialistes des neurosciences suggèrent que le cerveau utiliserait un algorithme similaire pour des informations visuelles, auditives ou des informations fournies par le sens du toucher.
L’apprentissage profond (deep Learning) repose sur des réseaux de neurone organisés en couche qui tentent de simuler le fonctionnement du cerveau humain. Les dernières années ont vu des progrès gigantesques dans des domaines aussi divers que l’analyse du signal sonore ou visuel, la vision par ordinateur, du traitement automatisé du langage. Liming Chen a notamment illustré les progrès en matière de la reconnaissance faciale avec les travaux qui ont été menés dans son équipe. Les performances des machines ont rejoint et même dépassé les performances humaines dans plusieurs domaines, notamment dans le domaine de la reconnaissance de visage, une application en lien avec les enjeux de sécurité.
Le laboratoire LIRIS est un grand laboratoire de recherche associé au CNRS. Fort de plus de 300 membres, il réunit des chercheurs du CNRS et enseignants-chercheurs de quatre établissements lyonnais, l’Université Claude Bernard, l’Université Lyon 2 Lumière, l’INSA de Lyon, et l’Ecole Centrale de Lyon.
Les progrès réalisés en IA peuvent inquiéter, comme le developpement des robots, dotés d’intelligence artificielle. Mais Liming Chen est optimiste, l’humanité saura mettre les robots à la place qui est la leur, pour leur confier des tâches, dangereuses, répétitives qui permettront à l’homme de conserver les tâches plus valorisantes.
