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Ethique de la Terre, par J. Baird Callicott

Les progrès des sciences de la nature, de l’écologie, ont amené à comprendre plus précisément la place de l’Homme dans l’Univers. Les conceptions ethnocentriques passées ont vécu. La prise de conscience de l’impact de l’homme sur son environnement, sur la nature, son empreinte durable, sa capacité à manipuler la vie poussent la philosophie à changer d’échelle.

La philosophie de l’écologie est très développée, dans les pays anglo-saxons et c’est le mérite de Baptiste Lanaspèze, des éditions Wildproject, à Marseille que de proposer les principaux auteurs dans sa collection « Domaine sauvage ».

Le dernier ouvrage paru est un recueil d’écrits du philosophe américain J. Baird Callicott, qui dirige le département de philosophie de l’Université North Texas, président de la Société internationale d’éthique environnementale. Les textes de Baird Callicott s’appuient souvent sur les écrits d’ALDO LEOPOLD, un forestier qui écrivit dans les années quarante certains des fondements de l’éthique de la Terre (land ethic).

La terre, ce n’est pas que du sol.

Les questions sont innombrables et les réponses font se rejoindre l’écologie et la physique. Elles portent sur la conception de la nature. La vie peut être ainsi considérée comme une fontaine dans laquelle l’énergie, reçue du Soleil, ne cesse de se transformer, de s’organiser pour une durée plus ou moins longue, comme les remous que forment l’eau d’une rivière autour d’un caillou. Nous ne sommes qu’un moment. Nous sommes une partie de l’Univers, en communion avec ce dernier. Poussière nous retournerons à la poussière. Nous sommes des poussières d’étoiles, composés des mêmes éléments que ces astres.

Cette conception rejette évidemment très loin les interrogations sur le sujet, entité isolé, coupé du monde, unité de base, pour nous projeter dans le rapport au monde, sur le plan de notre responsabilité comme membre de la communauté biotique.

Cette position pousse aussi à nous interroger sur la valeur de la nature. La nature n’a-t-elle une valeur que pour l’Homme ou a-t-elle une valeur intrinsèque ? Le critère de l’utilité ne peut être le seul critère. Sinon l’homme lui même pourrait être remis en cause, sinon les hommes eux-mêmes pourraient se remettre en cause les uns vis-à-vis des autres.

Le respect de toutes les composantes de la nature peut en revanche aboutir à un éco fascisme qui justifierait l’élimination d’une partie de l’humanité, pour préserver l’intérêt d’autres composantes de la nature.

Mais ce risque qui peut exister dans l’esprit de certains adaptes d’une culture de la nature, peut évidemment être évité. Car l’Homme lui-même doit être considéré comme faisant partie de la nature et ne doit pas être opposé à cette dernière. Le but est donc de hiérarchiser les règles d’actions dans l’emboitement des communautés, en donnant la priorité à la communauté à laquelle ont appartient sans oublier les autres communautés.

L’éthique de la Terre ne doit pas non plus perpétuer la croyant d’une nature en équilibre. La nature est en déséquilibre, elle est dynamique. J. Baird Callicott interroge donc sur les attitudes qu’il convient d’adopter en matière de conservation et de protection de la biodiversité.

La conservation de la biodiversité ne peut être simplement esthétique, romantique. Elle ne peut être recherche d’un passé idyllique. L’Amérique d’avant Colomb était déjà humanisée depuis l’arrivée des premières populations humaines. La protection de la nature ne peut être non plus une bonne conscience par rapport à un développement industriel débridé, elle ne peut être une mise sous cloche, justifiée par le fait que l’Homme aurait rompu ses liens avec la nature mais chercherait à sauver une partie de cette dernière. Toute une réflexion sur la « « wilderness » , le caractère sauvage est nécessaire. Elle est depuis un siècle et demi très engagée aux Etats-Unis avec Henry Thoreau, Emerson, Muir, puis Léopold.

Pour J. Baird Callicott, une réflexion post moderne sur la nature, doit avec un surcroit de connaissance, de science, permettre une intégration des activités humaines dans une symbiose avec les mécanismes naturels extérieurs à l’homme.

J. Baird Callicott, Ethique de la Terre, 314 pages, Editions Wildproject, collection Domaine Sauvage, 22 euros.

michel.deprost@enviscope.com

 

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