L’ouvrage de FNE est une référence, presqu’une Bible. Il comporte 75 pages, d’une extrême densité d’autant plus consistante quelle ne reflète pas la pensée d’un auteur, d’une équipe, mais celle de tout un mouvement puisque France Nature Environnement réunit plus de 3000 associations indépendantes, réellement engagées dans une défense de l’environnement qui fait sa place à l’homme.
France Nature Environnement part d’un constat : beaucoup a été fait depuis trente ans en France, mais il y a eu dégradations, dans l’environnement, la qualité de la vie, et creusent de différence entre certains centres de villes, et des villes petites et moyennes qui sont à l’écart du littoral, et des métropoles.
FNE envisage clairement les territoires et leurs ressources environnementales, biodiversité et capacité de production, comme la base du développement dans un monde soumis à l’instabilité. « L’environnement est une infrastructure fondamentale ». Il y a de la résilience, et il faut du désirable.
France Nature Environnement avance des propositions pour ménager le patrimoine naturel et les ressources naturelles. La proposition principale est celle d’un Réseau écologique national dans la logique du Réseau écologique européen créé en 1995. Ce réseau devrait préserver d’une manière forte au moins 15% du territoire et au minimum 60% des superficies des divers habitats. Pour la forêt, il faudrait des réserves biologiques intégrales sur 1% de la superficie forestière nationale. FNE demande la destruction des 30 barrages qui perturbent le plus les milieux naturels et demande l’acquisition de 55 000 hectares de zones humides.
FNE demande la protection des variétés animales et végétales produites par sélection et une réduction de 60 000 à 30 000 hectares, de la consommation d’espaces chaque année. La protection des sols de qualité est très importante en particulier pour des raisons alimentaires. Le réseau demande l’adoption d’une loi Fleuve, comme existe la loi Littoral, pour protéger les cours d’eau. En matière énergétique, FNE est d’accord pour des prélèvements sobres sur la forêt, mais demande l’arrêt complet des biocarburants.
Les préoccupations sociales doivent accompagner la prise en compte de l’environnement : FNE est très clair. La qualité de l’environnement est synonyme de santé, d’habitat sain, de transports durables, de tourisme responsable, d’agriculture, de pêche, de sylviculture en équilibre avec les milieux.
L’exigence s’étend globalement à toute l’économie. FNE demande ainsi des produits pus responsables, une responsabilité élargie des producteurs, mais aussi une responsabilité élargie des consommateurs : publicité réellement informative, éducation à la consommation, internalisation des coûts sociaux et environnementaux, éco-conditionnalité de la commande publique.
Cela suppose une gouvernance nouvelle des territoires, reposant sur des évaluations indépendantes, l’intégration des associations, l’élargissement des CESR en Conseils économiques, sociaux et environnementaux régionaux. Cela passe aussi par un développement de la formation, de l’éducation, de la recherche, de l’innovation dans un sens nouveau.
Pour des territoires durables, 40 propositions pour des territoires robustes et désirables, France Nature Environnement, 2008. Pour en savoir plus www.fne.asso.fr