Jean-Paul Bret : Villeurbanne a un potentiel de croissance et d’aménagement

Jean Paul Bret , Maire de Villeurbanne , explique comment la commune qu’il dirige, s’inscrit dans le développement de l’agglomération. Entretien réalisé avec Sylvain Dhuissel, de Lyon Pôle Immo.

En termes de grands projets urbains, d’aménagements, la création de la Métropole va-t-elle avoir un impact sur Villeurbanne?

Globalement, dans la mesure où l’investissement de la Métropole va être plus réduit que celui de la communauté urbaine, ceci va se traduire sur les opérations urbaines de l’ensemble des territoires. Je vois le développement de certains projets, comme le projet Part-Dieu. C’est un quartier d’affaires, je comprends qu’on développe… Mais en même temps, il faut assurer un peu d’équité, d’équilibre avec d’autres projets. On ne doit pas considérer que la Part-Dieu doive concentrer tout le tertiaire. Nous avons des territoires en développement, comme à Grandclément.

L’agglomération va se développer vers l’est, parce qu’il y a du potentiel. Dans les perspectives de développement de l’agglomération, le SCOT évoque une croissance démographique de 60.000 habitants sur Lyon et Villeurbanne. Dans la réalité, depuis 2000, au sein de l’agglomération, c’est à Villeurbanne que la croissance démographique a été la plus forte. En taux de croissance, nous sommes la deuxième ville de France derrière Montpellier. C’est un mouvement qui n’est pas terminé. Il faut donc qu’il y ait sur Villeurbanne, des opérations d’investissement, de voirie, de tertiaire, de logement qui s’y déroulent. Au regard de ce développement, nous devons avoir une implication des politiques publiques de la Métropole.

Quels sont les raisons du développement de Villeurbanne : le foncier, une capacité d’accueil?

La croissance démographique de Villeurbanne s’est faite dans le diffus, contrairement à Lyon où il y une plus grande part d’opérations à maitrise publique, de type ZAC, qui ne représentent qu’un tiers seulement de la croissance. Il y avait des capacités foncières qui permettent ce développement en diffus, avec des zones industrielles qui mutent. Mais ceci implique une réponse publique face à une population qui augmente.

Quelles sont les opérations à venir ?

Nous avons, dans le mandat, un certain nombre d’opérations : les ZAC Gratte-Ciel Nord, de la Soie, des Maisons neuves, du terrain des Sœurs. Soit un potentiel, sur ces opérations, de logements à même d’accueillir 5000 personnes.

Le projet Gratte-Ciel Nord est important. Le récit de la ville de Villeurbanne s’est fait avec la création d’un centre dans les années 30. 80 ans après, nous sommes dans une situation singulière, où le centre-ville va doubler avec la création de cette ZAC Gratte-Ciel sur 7 hectares. Nous sommes quasiment à l’équivalent du premier quartier des Gratte-Ciel. Il y aura des immeubles de belle hauteur. Il y a une nécessité d’être « à la hauteur », tant du point de vue des bâtiments que d’un point de vue architectural.

Combien de logements seront-ils construits dans le cadre de ce projet ?

Neuf cents logements. Mais, le projet comprend aussi 20.000 m² de commerces, 20.000 m² d’espaces publics et 20.000 m² d’équipements publics. Dans ces derniers, on peut citer le lycée Brosselette, qui sera construit.

En matière de mobilité, quels sont les infrastructures qui sont nécessaires?

Ce qui a assuré, pour une part, la croissance démographique de Villeurbanne, c’est sa desserte en transports en commun. Avec la ligne A du métro, mais aussi les tramways T1, le T3. Nous avons, avec le SYTRAL, la perspective de l’amélioration de la ligne C3, en termes de fréquence, de confort et de rapidité. Il y aura aussi l’évolution de la ligne A7, sur laquelle des études vont être réalisées au cours de ce mandat.

Sur Carré de Soie, l’extension du métro a joué un facteur positif dans l’émergence du quartier…

Oui. Et on peut noter que c’est l’un des rares endroits où les lignes de transports sont arrivées avant les habitations.

Les personnes qui s’installent aujourd’hui sur Villeurbanne sont plutôt des gens qui ont été en quelque sorte «  chassés » du centre de Lyon…

Non. D’abord, les prix de l’immobilier se sont bien resserrés. Ensuite, les revenus moyens à Villeurbanne, sont plus faibles qu’à Lyon. Ils sont plutôt à l’image d’arrondissements comme le 8ème ou le 9ème. Nous sommes parmi les dernières communes de l’agglomération en termes de revenu moyen par habitant. C’est l’une des caractéristiques de Villeurbanne. Lorsque l’on observe les catégories socio professionnelle présentes dans la ville, nous avons certes augmenté notre proportion de cadres et de catégories socio-professionnelles supérieures et nous avons diminué en termes d’ouvriers. Mais sur ce dernier point, c’est un phénomène global. Nous avons de plus augmenté notre proportion d’employés.

Sur le Campus de la Doua quelles sont les perspectives ?

Le plan campus va faire évoluer le campus de la Doua de façon importante, non seulement en termes de rénovation de bâtiments, mais aussi de construction de nouveaux bâtiments. Il faut urbaniser le campus et « universitariser » la ville.

Le campus irrigue finalement peu son environnement proche…

C’est l’enjeu des prochaines années. Il ne faut pas seulement que ce soit des quartiers où l’on trouve des pépinières d’entreprises, mais aussi que ce soit des quartiers à vivre. La Métropole a tendance à voir l’université par le prisme du développement économique. Mais il ne faut pas que le développement du campus soit seulement vu comme un développement économique. Il faut aussi qu’il soit vu comme un développement urbain, avec ses autres composantes.

L’extension de la Part-Dieu vous concerne-telle ?

Cela nous concerne, car une partie de la gare de la Part-Dieu est tournée vers Villeurbanne. Charles Hernu s’était bagarré pour que la gare soit une gare avec ses deux faces, avec le côté Béraudier et le côté Villette. Aujourd’hui, la gare de la Part-Dieu est très proche de Villeurbanne. C’est un facteur important. C’est une gare d’agglomération : je comprends que le développement de la gare de la Part-Dieu soit un enjeu d’agglomération. Nous n’allons pas contester les évidences… Il ne faut toutefois pas que cela vienne assécher le tertiaire dans les autres secteurs de l’agglomération.

 

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