« La pollution coûte 10 milliards et fait 8.200 morts chaque année en Italie » alerte Marco Percoco, Professeur associé du département d’analyse institutionnelle et management public à l’Université Bocconi de Milan. L’universitaire rappelle que l’Agence internationale de l’énergie a annoncé récemment le niveau record atteint par les émissions de CO2 +5% par rapport au précédent record enregistré en 2008.
L’OMS a estimé que 8.200 décès dans les 13 plus grandes villes italiennes sont entièrement attribuables à la pollution. Deux mille de ces décès ont lieu à Milan. « Tout cela a un coût pour la collectivité : si l’on considère que l’estimation de la valeur sociale de la vie humaine est d’environ 1,2 million d’euros, nous constatons que le coût social de la pollution est près de 10 milliards d’euros, dont 2,4 millards seulement à Milan. » affirme le Professeur Percoco dont les recherches se concentrent sur les politiques d’évaluation du développement local, l’économie des transports et des infrastructures, la croissance régionale, les politiques économiques locales, l’analyse sensible des modèles économiques.
Effets positifs de l’Ecopass à Milan
« Nous avons besoin de mesures radicales, mais qui se justifient par les énormes coûts sociaux du phénomène » estime Marco Percoco docteur en économie des Transports Professeur associé du département d’Analyse Institutionnelle et Management Publique de l’Université Bocconi de Milan. Percoco rappelle que selon l’OMS, la qualité de l’environnement urbain en Italie est insatisfaisante. Parmi les quatre villes les plus polluées d’Europe, trois sont italiennes : derrière Plovdiv en Bulgarie, il y a Turin, Brescia et Milan.
« Milan a adopté, à l’instar d’autres villes européennes, une taxe pour les voitures entrant dans le centre-ville,l’ « Ecopass ». Cette intervention réduit la concentration moyenne de particules fines de 17-18%, avec des conséquences claires et importantes pour la santé publique. Des études récentes montrent que l’application de l’Ecopass produit un changement positif dans la protection sociale, dans certains cas encore plus élevés que ceux générés par le péage urbain à Londres.»
« L’expansion urbaine vers les banlieues devrait être limitée car elle entraîne une augmentation de kilomètres parcourus par les travailleurs qui se déplacent vers les centres villes, avec une détérioration conséquente de l’environnement. Une métropole plus compact permettrai, cependant, une meilleure gestion de cette mobilité et une réduction de l’utilisation des voitures et, par conséquent, moins de pollution. » précise Marco Percoco.