La Suisse comptait à la fin de 2016 environ 90 loups, sur un territoire de 41 000 kilomètres carrés, alors que la France en compterait quatre fois plus pour un territoire 13 fois plus étendu. Le loup arrivé en Suisse en 1995 a donc très vite peuplé des territoires.
Le gouvernement répond à une demande de la commission de l’environnement du Conseil des Etats ( représentants des cantons) qui a demandé d’exploiter au maximum la marge de manoeuvre de la Convention de Berne. Le Conseil National avait donné suite à une initiative cantonale du Valais demandant de pouvoir chasser le loup toute l’année. La Suisse remettra une demande au Conseil de l’Europe d’ici juillet 2018. Le comité permanent de la Convention de Berne avait rejeté première une requête analogue de la Suisse en 2006. Le Conseil fédéral propose un nouveau dispositif, sans aller jusqu’à supprimer le statut d’espèce protégée, autoriser la chasse toute l’année et enfreindre la Convention de Berne.
Par ailleurs une réforme de la loi sur la chasse, va permettre des prélèvements de bouquetins qui pourront être tirés dès la mi-août, soit deux semaines plus tôt qu’aujourd’hui. Il sera permis d’abattre des ours solitaires qui ont perdu leur crainte naturelle et qui pénètrent dans les villages à la recherche de nourriture.
La capture d’espèces protégées, leur marquage et le prélèvement d’échantillons pour surveiller les populations et vérifier l’efficacité des mesures prises ne seront pas soumis à une autorisation supplémentaire. Enfin, il sera interdit de déterrer et d’obstruer les terriers des renards, des blaireaux et des marmottes.
Pro Natura, le WWF Suisse et BirdLife Suisse s’opposent à la révision partielle de la Loi sur la chasse présentée par Berne. Pour elles Pour Pro Natura, le tir d’espèces protégées comme le loup, le lynx, le castor ou le cygne, ” ne doivent être possibles qu’à la condition qu’il contribue, de manière démontrable, à empêcher des dommages importants.”