Le retour d’expérience complet de l’accident de Fukushima pourrait prendre jusqu’à 10 ans: c’est ce qu’a déclaré André Claude Lacoste, Président de l’Autorité de Sûreté Nucléaire, à l’occasion de la présentation du Rapport sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2011
Après la publication des conclusions des ECS ( Evaluation Complémentaires de Sûreté) conduites en 2011, l’ASN a pris le 26 juin 32 décisions fixant chacune des prescriptions pour les principales installations nucléaires. Ces prescriptions concernent des centrales d’EDF, des installations d’AREVA et certains réacteurs du CEA.
Ces décisions imposent ” des travaux considérables impliquant notamment un investissement particulier en matière de ressources humaines et de compétences”. Les mesures concernent la mise en place d’un noyau dur bunkerisé sur chaque site sensible.
Une force d’action rapide nucléaire
EDF devra mettre en place une « Force d’action rapide nucléaire (FARN) », en mesure d’intervenir dès fin 2012. Cette force devra être complètement opérationnelle au plus tard fin 2014. L’exploitant devra mettre en place des formations renforcées de ses agents pour intervenir en cas de séismes et en cas d’accident grave.
AREVA devra mettre en plave pour son usine de retraitement de La Hague, des moyens robustes de réalimentation des piscines d’entreposage, avant le 31 décembre 2012. L’entreprise devra réaliser des opérations de reprise et de reconditionnement des déchets anciens encore présents à la Hague.
Réduction du risque de fuite de chlore
Sur les installations nucléaires d’Eurodif, Socatri, TU5, GB II, Comurhex, Areva devra mettre en place des moyens efficaces de réduction des conséquences d’une fuite accidentelle de trifluorure de chlore (ClF3), fluorure d’hydrogène gazeux (HF) ou d’hexafluorure d’uranium (UF6). Ces mesures devront être effectives avant le 31 décembre 2012.
Le CEA devra évacuer au plus tard au 31 décembre 2013, les matières fissiles de l’installation MASURCA vers une installation suffisamment dimensionnée au séisme. L’ASN a rappelé que le CEA, s’était engagé à plusieurs reprises à réaliser cette évacuation.
Le Commissariat devra apporter des améliorations à l’égard du risque d’inondation ou de maîtrise des feux de sodium pour ce qui concerne le réacteur Phénix – à Marcoule, Gard) , du risque de perte de refroidissement pour le réacteur OSIRIS, des risques d’inondation et de perte de refroidissement et du comportement en cas de séisme pour le réacteur Jules Horowitz.
