La Société des Hôteliers de Genève (SHG) et le Groupement des hôtels 5 étoiles viennent de publier les résultats d’une étude d’impact réalisée pour la première fois en 2012 par l’Institut du Tourisme de la HES-SO Valais. ll ressort qu’un chiffre d’affaires supérieur à un milliard de francs par an est réalisé chaque année à Genève, dont la moitié généré par les 14 hôtels 5 étoiles de la place (dont 11 sont membres du groupement). “Nous avons nous-mêmes été surpris par ce chiffre qui n’est pas du tout gonflé”, a indiqué Marc-Antoine Nissille, président de la SHG. Genève représente ainsi 1/10ème des recettes hôtelières suisses. En outre, les clients des hôtels genevois dépensent quelque 450 millions de francs supplémentaires dans l’économie locale. “Le secteur est un important contributeur de l’économie genevoise”, a complété José Silva, président du Groupement des hôtels 5 étoiles, rappelant que cette activité génère 4000 emplois directs et 25% d’emplois indirects.
Ombre au tableau
Le développement de l’hôtellerie genevoise s’inscrit toutefois dans un contexte qui n’est pas sans ombre au tableau. Si la rade et la vieille ville contribuent à plus de 80% à l’attractivité de Genève, le shopping ne satisfait que 50% de l’échantillon de 300 touristes interviewés, qui sont à 75% des hommes d’affaires. L’ouverture de magasins le dimanche dans la zone touristique avec des horaires appropriés est ainsi l’un des dossiers sur lesquels la réflexion devrait, selon les hôteliers genevois, s’engager plus à fond. En terme d’infrastructures, l’offre hôtelière et la restauration sont bien notées; en revanche les taxis- leur disponibilité, leur qualité, leur accueil pour les étrangers- font des insatisfaits (30%). Les hôteliers verraient eux d’un bon oeil l’application de la loi sur les taxis existante, afin d’élever le niveau de qualité à des standards d’une grande ville. Enfin, dernière inquiétude, le domaine de la sécurité et la propreté qui a engendré 20% de réponses négatives. Là encore, les projets ne manquent pas et les autorités “ont pris conscience du sérieux de la situation”, a complété le président des hôteliers genevois, pour qui la publication de cette étude est un étendard de revendications auprès des politiques.
Stabilité en 2013
Genève consacre en effet un important budget à la promotion de sa destination: 15 millions de francs directement par le biais de Genève Tourisme et Congrès, somme à laquelle s’ajoutent 15 millions par les hôteliers genevois. De quoi mettre en avant l’investissement massif de 1,5 milliard de francs consacré à la rénovation du parc hôtelier depuis 2000, sous toutes les latitudes, en particulier dans les marchés émergents.
Sur le plan des affaires, l’année 2012 s’est traduite par une légère baisse des nuitées (-0,9%). “2013 s’annonce dans la continuité, avec un taux d’occupation sous pression et une légère érosion des prix moyens”, ont encore expliqué les professionnels soulignant le manque de visibilité à long terme dont souffre le secteur tout entier.