Stéphane Perriès, Maitre de conférences à l’Université Lyon 1, chercheur à l’Institut de Physique Nucléaire de Lyon, est installé à son poste de travail. Devant lui, un écran sur lequel défilent des images. Ce sont les informations des collisions produites dans le LHC ( Large Hadron Collider, Grand collsionneur de Hadrons) installé dans l’anneau souterrain du CERN ( Centre Européen de Recherche Nucléaire) , près de Genève.
Collisions
Les images montrent la forme du détecteur de particules, un énorme cylindre au coeur duquel les faisceaux de particules se croisent et se téléscopent, provoquant une collision d’où jaillissent des gerbes de particules. Les collisions se produisent par centaines de milliers chaque secondes. Les particules, appartenant à des ” types” différents, sont filtrées par des détecteurs qui permettent de suivre leur trajectoire, de mesurer leur énergie et d’autres paramètres.
Des informations par millions
Les informations produites par millions ne sont pas toutes intéressantes. Transformées de signal électrique en signal informatique, elles sont triées par des centres de calcul successifs répartis à travers le monde.
Le Centre de Calcul de l’Institut de Physique Nucléaire et de Physique des Particules ( IN2P3) de Villeurbanne, réalise un des premiers tris, explique son Directeur Dominique Boutigny.
De ce premier filtre, restent les informations les plus intéressantes un peu comme les paillettes d’or au fond du tamis d’un chercheur d’or. C’est ce que scrute Stéphane Perriès pour vérifier des hypothèses, guetter un phénomène nouveau. ” Cet écran est notre téléscope” expliquent les physiciens de l’Institut de Physique Nucléaire de Lyon.
INFINIMENT PETIT
Un microscope tourné vers l’infiniment petit qui forme l’Univers. L’intérêt de la recherche en Physique fondamentale se situe à trois niveaux.
D’abord, explique Jean-Paul MARTIN, physicien à l’IPNL, la recherche satisfait un besoin ou un désir de connaissances.
Ensuite, la recherche en Physique des particules permet d’ores et déjà de réaliser d’énormes progrès par la création d’outils nouveaux. Comme la conquête spatiale a permis de mettre au point des matériaux, des sources d’énergie ( photovoltaïque), la conquête de l’infiniment petit apporte des technologies innovantes.
C’est au CERN en 1989, que le World Wide Web a été mis au point, pour faciliter la communication entre physiciens du monde entier. La fabrication des instruments utilisés au CERN impose de pousser au maximum les savoir faire industriels. Pour réaliser ces équipements de pointe, des appels d’offres sont lancés au niveau mondial. Les laboratoires les plus compétents conçoivent des outils que des appels d’offres mondiaux demandent aux entreprises les plus pointues de réaliser.
Enfin, la physique des particules est infiniment riche en résultats exploitables sur le plan technologique pour faire avancer l’ensemble des objets utilisés au quotidien. Elle apportent des révolutions pour les secteurs de la santé, de l’imagerie médicale, de l’énergie, des matériaux, de l’industrie, de l’électronique, de la communication.