Appréciés pour leur robustesse, leur durabilité et leurs atouts architecturaux, les ponts en maçonnerie de pierres constituent une part importante du patrimoine routier. La réalisation du pont de Chaldecoste, en Lozère, sur le territoire de la commune de Saint- A n d é o l – d e -Clerguemort au coeur du Parc National des Cévennes a montré l’intérêt d’un matériau traditionnel dont les atouts sont sous-estimés.
Le pont comporte une voûte en plein cintre, de 6 mètres d’ouverture, dont la structure est constituée de pierres de
schistes maçonnées par un mortier de chaux. Les atouts architecturaux de l’ouvrage contribuent à son intégration réussie au sein d’un environnement paysager à protéger.
Le soutien financier de l’Etat, du Département, de la Région Languedoc Roussillon et du Parc des Cévennes, a permis à Saint- A n d é o l – d e -Clerguemort de s’engager dans la réalisation d’un ouvrage d’art répondant aux contraintes fonctionnelles tout autant qu’aux attentes d’un territoire qui souhaite préserver le caractère de son patrimoine.
Un soutien technique d’écoles d’ingénieurs
Le projet a réuni des acteurs du monde académique (ENTPE, Ecole Centrale de Lyon, IFSTTAR), de l’ingénierie publique (SETRA)et des entreprises artisanales locales (Artisans Bâtisseurs en Pierres Sèches et carriers
traditionnels locaux) et a permis de démontrer la pertinence de la construction en maçonnerie. Tant pour la phase de construction que pour son entretien ultérieur, le choix de L’Ifsttar et le Sétra ont assisté la maitrise d’ouvrage et ont évalué les impacts environnementaux de la construction
L’École centrale de Lyon et l’ENTPE ont modélisé le comportement de l’ouvrage pour adapter les méthodes de dimensionnement modernes aux ponts en maçonnerie. La commune a pu s’appuyer sur une compétence territoriale
et une chaîne courte d’approvisionnementen matériaux.
Un coût comparable
Le projet a montré que le coût d’un tel ouvrage était comparable à celui des structures usuelles. Les structures en maçonnerie du département ont montré leur aptitude à résister aux agressions du climat et du temps tout en étant particulièrement sobres en coûts d’entretien. Ces atouts sont trop peu exploités pour des maîtres d’ouvrage ayant des moyens financiers limités à investir dans la maintenance de leur parc d’ouvrages d’art. La renaissance d’une technicité de la maçonnerie de pierres dans les ouvrages d’art neufs doit permettre de rétablir cette offre sous estimée à tort.