Post-Fukushima : succès d’une expérience franco-japonaise pour la sûreté des réacteurs
Avec les équipes de l’agence nucléaire du Japon, des chercheurs du CEA ont réussi jeudi 19 janvier 2017 à Cadarache, une expérience visant à reconstituer, en laboratoire, les interactions entre matériaux fondus d’un des réacteurs accidentés de Fukushima.
Le corium est le métal formé lors de la fusion du coeur d’un réacteur nucléaire lors d’un accident particulièrement grave. Le corium est composé de combustible nucléaire mélangé à d’autres composants, surchauffé et transformé en un magma en fusion. Le corium reste longtemps à une température très élevée du fait de la radioactivité qu’il contient, ce qui lui permet d’attaquer des structure en béton de la centrale accidentée.
L’objectif de l’essai mené pour le compte de la Japan Atomic Energy Agency (JAEA) était d’observer et de mesurer la capacité du corium à provoquer l’ablation d’un béton représentatif de la dalle de béton qui constitue la partie basse de l’enceinte du réacteur. Il fallait obtenir un mélange d’une composition comparable à celle des réacteurs de Fukushima-Daïshi. Dans ces essais les matériaux utilisés sont à base d’uranium appauvri qui a les mêmes caractéristiques physiques et chimiques que le combustible nucléaire sans niveau élevé de radioactivité. Les ingénieurs du CEA ont développé et mis en œuvre un système de chauffage par induction électromagnétique de très forte puissance pour que l’expérience soit représentative du cas réel. Après refroidissement et solidification du corium, l’expérience se poursuivra avec des prélèvements, des tests mécaniques et des analyses des échantillons. Ces résultats permettront aux Japonais de développer des systèmes de récupération, de découpe et de traitement du corium utilisables pour le démantèlement des réacteurs de Fukushima-Daïshi.