A Trévoux, les travaux déjà engagés d’un parc d’attraction sur le thème des dinosaures, ne doivent pas avoir lieu avant obtention de toutes les autorisations nécessaires. Le projet de création d’un parc de loisirs de la société Dinopedia-Parc Trevoux est soumis à évaluation environnementale. La décision prise par la Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement, du Logement, par délégation de la préfète de région ne préjuge pas des décisions prises à l’issue de ces procédures.
Le projet analysé par la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) , vise l’aménagement d’un parc de loisirs sur la thématique des dinosaure à Trévoux (Ain) . Le projet est soumis à permis d’aménager sur une surface de 5,46 ha .
Le projet prévoit la réutilisation d’infrastructures existantes : un espace de restauration , transformation des anciennes piscines en bassins naturels paysagers avec dinosaures, maintien des toboggans sans eau pouvant chacun accueillir 30 personnes, parking de 194 places et création de 4 places de stationnement pour les personnes à mobilité réduite, zone de stockage des vélos …
Ouvert 200 jours par an pour accueillir 500 par jour, le projet vise une fréquentation annuelle d’environ 100 000 visiteurs .
Le projet est localisé sur des milieux naturels le long de la Saône et en zone rouge relative aux inondations du plan de prévention des risques (PPR) inondations de la Saône et du Formans et mouvements de terrain de la commune de Trévoux et en zone potentiellement sujette aux débordements de nappe. Le projet est aussi au sein du site patrimonial remarquable de Trévoux.
Pas d’inventaire de la faune et de la flore
Le projet est inscrit au sein de la Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique ( Znieff ) « Val de Saône méridional », près de la Znieff « Îles et prairies de Quincieux . Il voisine un réservoir de biodiversité et de zones humides identifiées dans le Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet) Auvergne-Rhône-Alpes
L’arrêté préfectoral reprenant les éléments mis en avant par la DREAL constate, en matière de préservation de la biodiversité et des milieux » l’absence d’inventaire faune et flore sur la zone d’études, en dépit de son caractère globalement naturel, caractérisé par la présence de prairies, boisements et zones humides pouvant abriter une
faune et une flore remarquables, ainsi que par la proximité de la Saône et de ses milieux annexes »
Les données écologiques font état à 5 mètres du site, au sein de la zone humide, de la présence d’espèces patrimoniales et/ou protégées (Alyte accoucheur, Grenouille agile, Bécassine des marais, Triton alpestre et Laîche des renards notamment) susceptibles de fréquenter le site du projet. C’est le cas notamment pour l’hivernage des amphibiens qui se reproduisent dans la zone humide de la petite Saône, une partie d’un ancien bras de la rivière. Sans inventaires complets et sans évaluation des impacts il est impossible d’évaluer la suffisance et la pertinence des mesures d’évitement ou de réduction proposées , donc de conclure sur l’absence d’impacts résiduels sur les espèces protégées ou sur les zones humides.
Risque inondation
En matière de risque d’inondation, malgré la transparence hydraulique des clôtures, le signalement du risque et la réduction des obstacles à l’écoulement, le parc pourrait majorer l’exposition des biens et personnes à ce risque, du fait de l’augmentation de la fréquentation sur une période de 200 jours. Aucune mesure active de suivi d’alerte des crues et d’évacuation ou de fermeture n’est précisée.
Préservation du paysage et du patrimoine
L’arrêté note que le dossier de présentation du projet ne contient pas d’évaluation des impacts du projet sur le paysage . Pour les nuisances sonores le Nord du site est très proche des premières habitations de la zone résidentielle . Selon l’animation envisagée, une étude acoustique devra être réalisée et le dossier devra être complété pour garantir l’absence de nuisances significatives pour la santé humaine et la biodiversité.
En matière de santé publique, l’arrêté préfectoral rappelle que le moustique tigre, identifié sous sa forme adulte est un agent d’une nuisance importante pour la population résidente et crée un risque sanitaire lié à sa capacité vectorielle (transmission des arboviroses dengue, chikungunya, zika), a colonisé la commune depuis 2018 .
En matière d’émission de gaz à effet de serre l’arrêté préfectoral note l’absence d’information relative aux conditions d’accès via les transports en commun ou le réseau cyclable ; l’absence de quantification des émissions de gaz à effet de serre (GES) engendrées par la fréquentation induite par le projet, mais également en phase travaux .