Martial Saddier, député de la Haute Savoie a remis ce vendredi une synthèse de son rapport parlementaire au Premier Ministre. La rapport a été remis à Michel Barnier, Ministre de l’Agriculture et à Nathalie Kosciusko Morizet, secrétaire d’Etat à l’Ecologie à l’occasion d’une visite chez un apiculteur de l’essonne.
L’introduction du rapport souligne que ” la mortalité particulièrement élevée des abeilles et des pollinisateurs sauvages est observée depuis plusieurs années. Même si ce phénomène est identifié depuis 1947, l’intensité, la généralisation du phénomène à l’ensemble de la planète et sa forte augmentation depuis une quinzaine d’années ont conduit les travaux du Grenelle de l’Environnement à préconiser un plan national afin de lutter contre ce phénomène“
« Le constat concernant la surmortalité des insectes pollinisateurs en général, et des abeilles en particulier n’est pas contestable, poursuit le document. On parle communément de mortalité annuelle de 30 à 40 % avec des exemples quotidiens de destruction totale du cheptel. Ce phénomène est clairement observé dans l’ensemble des grands pays producteurs de miel”. . Les préconisations du rapport s’inscrivent dans une réponse à l’échelle de la France, de l’Europe et du Monde, notamment pour la recherche. Il faut rappeler que la recherche française sur les abeilles est particulièrement pauvre, abandonnée qu’elle a été depuis des années. La recherche, souligne le rapport, devra s’intéresser au développement, à la production de patrimoine génétique et au contrôle parasitaire.
L’abeille, une filière animale
Le rapport indique qu’il y a lieu d’organiser de toute urgence «une filière abeille ou apicole», en réaffirmant l’abeille comme une nouvelle filière animale. La déclaration annuelle des ruches devra être obligatoire à compter du 1er janvier 2010. En effet cette déclaration annuelle, autrefois obligatoires, ne l’était plus. L’abandon de cette obligation a contribué à désorganiser une filière où l’amateurisme et l’irresponsabilité ont de graves conséquences.
L’objectif est aussi de créer « le plus rapidement possible de créer une interprofession apicole, lieu d’échanges, d’écoute, de dialogue et de propositions entre l’ensemble des acteurs de cette filière ainsi que des pouvoirs publics nationaux et internationaux». La nouvelle organisation devra définir statut entre l’apiculteur de loisir et l’apiculteur professionnel. Le rapport propose la mise en place immédiate d’une plate-forme de travail avec l’ensemble des acteurs. En attendant la mise en place de l’interprofession, un comité opérationnel favorisera la création d’un «Institut technique et scientifique de l’abeille» chargé d’élaborer et d’analyser les programmes de recherche de la filière. Cet Institut pourrait être adossé à l’ACTA. Ce Comité opérationnel pourrait être l’organe de discussion entre les différents acteurs afin de proposer le futur organigramme de la filière ainsi que le programme de recherche et son financement.