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La qualité des eaux de la Saône est déjà médiocre avant de traverser Lyon

La qualité des eaux de la Saône est déjà médiocre avant l’entrée de la rivière dans l’agglomération lyonnaise. Les teneurs en PCB chez le chevaine ne laissent pas apparaître de risques pour une consommation éventuelle, mais les chercheurs sont prudents. Le Grand Lyon a fait réaliser par des chercheurs de l’Université Claude Bernard et de la Zône Atelier du Bassin du Rhône, des études sur la qualité des eaux de la Saône.


Alors que le Rhône a focalisé depuis plusieurs années l’attention des défenseurs de l’environnement, la Saône était restée en dehors des projecteurs. La Saône était une des dernières rivières lentes d’Europe pas trop équipée, sa qualité a longtemps été jugée réelle. Mais on a petit à petit réalisé que son potentiel biologique n’était pas aussi riche qu’il pouvait l’être. Le Grand Lyon, l’Agence de l’Eau et des groupes d’usagers se sont mobilisés pour voir clair. Le Grand Lyon a commandé une étude à des chercheurs de l’Université Claude Bernard et de la ZABR, spécialisés dans l’étude des cours d’eau.


Les relevés ont été réalisés entre Genay, à l’entrée dans le Grand Lyon et la Mulatière au Confluent de la rivière avec le Rhône à la fin de l’été 2007 et en 2007. Les relevés montrent « une qualité générale moyenne ne traduisant pas d’impact particulier de l’agglomération » . Mais l’impression peut avoir été faussée par le moment des relevés, au début de l’automne, après de fortes pluies. Les chercheurs ont quand même trouvé des éléments qui posent question. Deux éléments permettent en effet de s’interroger sur l’état réel de l’hydrosystème. Les chercheurs ont trouvé que plusieurs composés métalliques étaient présents dans les sédiments de certains secteurs comme l’arsenic à Genay et Collonges, comme le plomb à Collonges, parfois en quantité élevée comme le Zinc.


Moins de poissons à l’aval de Couzon


Les chercheurs se sont aussi intéressés aux poissons et en octobre 2006, 22 espèces de poissons ont été pêchées, dont l’ide mélanotte (Leuciscus idus) une espèce observée pour la première fois dans le bassin du Rhône. La diversité des poissons est plus importante à l’amont du barrage de Couzon, où les berges sont plus naturelles qu’à l’aval et le diversité décroit vers l’aval.


Les chercheurs se sont intéressés au profil de génotoxicité observé chez le chevaine. Ils ont bien trouvé quelques effets génotoxiques chez cette espèce, mais à un degré moindre que dans le reste du bassin du Rhône et moindre que dans le bassin de la Moselle. Mais bizarrement, la situation est moins mauvaise dans les stations aval de la Saône. Les chercheurs estiment qu’il faudra « s’intéresser sérieusement à des composés autres que métaux, HAP ou PCB. Les pesticides, les résidus médicamenteux, ou des agents tensio-actifs pourraient alors être incriminés. »


PCB: pas de risques en cas de consommation


Les chercheurs se sont intéressés aux PCB, dont la présence chez des poissons ayant remonté la Saône depuis le Rhône, a amené à l’interdiction de la commercialisation de plusieurs espèces.


Le constat global des chercheurs n’est pas trop alarmant. « D’un point de vue sanitaire lié à la consommation possible de chair de chevaine (de poissons par extension) par l’Homme, les teneurs en PCB-DL (de type dioxine considérés comme dangereux pour la santé humaine) réalisées dans le muscle, partie comestible du poisson, apparaissent faibles. Il ne semble donc pas y avoir de risque avéré au sens toxicologique lié à la consommation par l’Homme de poissons de la Saône ». Mais les chercheurs précisent que les relevés ne sont qu’un instantané.


Etudier l’amont


Pour bien connaître l’état de la Saône, les chercheurs estiment qu’il est indispensable de « s’intéresser sérieusement à ce qui se passe en amont, et à des micropolluants plus insidieux que ceux examinés jusqu’à présent » Les études devraient être menées sur toute la rivière. « A l’échelle de l’ensemble de la Saône, un suivi semblable sur une quinzaine de stations devrait permettre d’avoir une vision assez complète de la dynamique de la rivière. Ce travail constitue un préalable indispensable à toute étude plus fondamentale de processus pouvant impliquer d’autres composés plus insidieux que ceux habituellement analysés, tels que les micro-polluants de synthèse à action cryptique ou retardée. Toutefois, la piste fournie par l’étude de la génotoxicité chez le chevaine mériterait d’être explorée dès à présent, en évaluant d’abord la répétitivité du phénomène, puis en s’intéressant à tous ceux des composés susceptibles de provoquer une telle réaction et non analysés jusqu’à présent. »


L’étude estime que « l ‘installation de deux stations de mesure en continu à Genay et à la Mulatière serait un équipement très utile pour faire le bilan de la qualité des eaux entrant dans l’agglomération et l’impact relatif de celle-ci sur la qualité de celles restituées au Rhône. Cela permettrait en outre de repérer des événements particulièrement fugaces, mais potentiellement impactants pour l’écosytème, qui passent le plus souvent inaperçus dans le contexte actuel »


michel.deprost@enviscope.com

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