Sanofi Aventis a réhabilité 10 hectares de l’ancien centre d’industrialisation Rhône-Poulenc de Décines. Les terrains seront livrés à la fin de 2007 pour la réalisation d’un pôle de santé, comprenant une clinique, un centre hospitalier pour personnes âgées dépendantes et une maison pour enfants polyhandicapés.
L’opération de réhabilitation du site a été présentée ce lundi en présence de Jean-François Dehecq, Président de Sanofi-Aventis, d’Henri Thevenet, Président de la Mutualité du Rhône, qui gèrera la clinique et le centre hospitalier, en présence de Gérard Collomb, Président du Grand Lyon, Sénateur-Maire de Lyon et du Maire de Décines.
Le site de 10 hectares a été occupé successivement par plusieurs usines produisant des textiles artificiels. La Société Lyonnaise de Textiles ( SLT) y produit à partir de 1923 de la viscose un fil élaboré à partir de la pâte de bois. Puis la SLT est absorbée en 1958 par le Comptoir des textiles Artificiels du groupe Rhône- Progil. A partir de 1959, le site accueille le Centre de Recherche du groupe, qui devient Centre de Recherche et d’Industrialisation des Technologies ( CRIT) de Rhône-Poulenc, installé à partir de 1985 dans un immeuble à l’architeture quasiment circulaire. En 2000, après le rapprochement ente Rhône-Poulenc et Hoechst qui donne naissance à Aventis, le CRIT prend le nom d’Archémis. Jusqu’à fin 2006 il comportait un centre de recherche et un centre de mise au point de nouveaux procédés de fabrication dans l’industrie chimique et pharmaceutique. En 2004, le rachat d’Aventis par Sanofi-Synthélabo donne naissance à sanofi-aventis.
200 000 analyses
L’opération a commencé par la démolition des laboatoires, bureaux, ateliers avec tri des gravats, débris et de la terre. Elle a consisté à examiner finement les sols, en réalisant 200 000 analyses. Le terrain a été quadrillé en un maillage de 15 mètres sur 15, sur une profondeur de 7 mètres. Des analyses ont été réalisées tous les mètres, l’ensemble des travaux étant géré grâce à un Système d’Information Géographique ( SIG) pour optimiser le suivi, explique Nelly Petapermal, chargée du dossier à la direction du groupe.
Le site comprenait des sols pollués par des solvants, des PCB, des hydrocarbures. Les taches de pollutions étaient diffuses, mais certains polluants étaient concentrés dans un secteur qui avait en quelque sorte il y a longtemps servi de décharge au site. Sur ce secteur, les travaux d’excavation ont été poursuivis jusqu’à une profondeur de 11 mètres, et des sondages réalisés pour vérifier les contacts éventuels avec la nappe qui se trouve à moins quinze mètres de la surface. La dépollution du site supprime ponctuellement la source de contamination de la nappe.
Pour éviter les manutentions et les transports inutiles de matériaux, seules les terres polluées ont été acheminées vers des filières de traitement. En tout 300 000 tonnes de terrains ont été traitées. Deux cent vingt mille tonnes de terres ont été transportées sur des sites agréés de traitement ou d’enfouissement. Les terrains propres, 80 000 environ, comme les bétons ont été utilisés sur place et ont servi à réaménager le site. L’opération a été menée en réduisant les études préalables, souvent très longues, et en privilégiant d’emblée le traitement des points les plus pollués et en traitant les pollutions ponctuelles au fur et à mesure. Le terrain sera complètement dépollué à la fin de 2007. Une expertise indépendante sera réalisée à la fin de l’opération.
La nouvelle activité sanitaire s’intègre dans la mutation urbaine de Décines commune de l’Est lyonnais où l’arrivée du tramway a apporté depuis une année des changements urbains déjà sensibles. La clinique comprendra 300 lits, le centre hospitalier pour personnes âgées 85 et la maison pour enfants handicapés aura 65 lits. Le pôle empoiera environ 1200 personnes.
Le groupe Sanofi-Aventis a rappelé que les salariés qui travaillaient sur le site ont été reclassés sur d’autres sites du groupe, entre autres, dans l’agglomération lyonnaise.
