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Jean François Carenco: pour le photovoltaïque la France doit chercher des techniques de rupture

 En matière industrielle, on a formé  des projets  sur la filière photovoltaïque. Cette filière est en grande difficulté. Comment l’Etat prend il en compte non seulement la dimension «  installation » et « production », mais aussi la dimension industrielle ?

     Jean-François Carenco: La France n’avait pas de modèle économique alors que l’Allemagne en avait un adopté depuis plusieurs années, accepté par les consommateurs. L’énergie était  déjà plus chère en Allemagne et les consommateurs  paient une taxe spéciale dédiée aux énergies renouvelables.
  
La France  a développé un système différent, avec des tarifs d’achat très élevés. Ce système a été mis à profit par des investisseurs qui y ont vu une aubaine financière. A la fin de 2010, la France avait installé ou autorisé 3500 MW de panneaux photovoltaïques, alors que l’objectif du Grenelle est de 5400 MW en 2020.

  
De plus le seul producteur français  de cellules, Photowatt produisait des panneaux vendus à 2,6 euros le kW crête, alors que les panneaux chinois sont vendus 1,2 ou 1,4 euros le kW crête. La France s’est donc équipée à 95% de panneaux importés. Il fallait arrêter ce dérapage, refroidir la machine, se poser, faire le point en tenant compte du prix des énergies : le mégawatt photovoltaïque revient à 450 euros, contre 42 euros pour le mégawatt nucléaire, 80 euros pour le mégawatt éolien.

  
Aujourd’hui on investit sur la recherche avec l’INES, le CEA, sur des technologies de rupture, comme les couches minces ou l’hétérojonction, avec l’objectif de mettre sur le marché des produits à 0,8 euro le KW crête.

Où en sont les projets qui doivent permettre d’aménager la région en respectant des critères d’économie d’énergie et d’utilisation de l’espace ?

Pour le  ferroviaire, trois points d’étranglement existaient en France, Bordeaux,  Nîmes-Montpellier et Lyon. Les fonds ont été débloqués pour les deux premiers. Pour le nœud ferroviaire lyonnais,  le premier élément important est le Contournement Ferroviaire de l’Agglomération Lyonnaise, le CFAL, un projet dont le coût se situera entre 1 et 1,4 milliard d’euros. Actuellement l’Autoroute ferroviaire entre le Luxembourg et Perpignan, n’a pu être développée qu’en passant de deux à six sillons. Pour aller plus loin il faut réaliser le CFAL.
       L’enquête publique pour la partie Nord est bientôt achevée et la déclaration d’utilité publique est attendue pour 2012. L’enquête pour la partie sud, devra démarrer alors.  On connait le point de départ GRENAY. L’arrivée devra être à SIBELIN, gare de triage importante, ce qui permettra de relier le contournement à la vallée du GIERS et de desservir SAINT-ETIENNE.  L’axe marchandise traversera le Rhône sur un nouveau pont, au sud de GIVORS, du côté de Loire sur Rhône.
Où le projet de liaison Lyon Turin en-est-il?
   La liaison Lyon Turin se fera et le CFAL est un maillon du réseau connecté à la liaison Lyon Turin. L’enquête publique sera lancée avant la fin de 2011, pour l’intégralité des accès de GRENAY à l’entrée du futur tunnel de base, en Maurienne. Tout cela suppose le renforcement des liaisons  entre Grenay et Saint Fons.
    Cela permettra de créer une vaste zone de logistique autour du ferroviaire dans le secteur de GRENAY, dans l’Est lyonnais, avec la coopération du Grand Lyon et de la Communauté d’Agglomération des Portes de l’Isère, la CAPI. Cela suppose de rapprocher la plate forme française de l’Autoroute Ferroviaire Alpine  venant d’ORBASSANO, en Italie, aujourd’hui située à AITON, en Savoie, dans ce secteur de l’est lyonnais. L’ensemble pourra faire l’objet d’une Opération d’intérêt national, une OIN. Tout cela est dans un Schéma Régional des Infrastructures de Transports, le SRIT, qui tient compte des remarques des collectivités.

Pour la voie fluviale ?

     Pour le  Rhône et son bassin, les préoccupations sont les suivantes : la ressource en eau, sa quantité, sa qualité, la navigation, les inondations et les pollutions. La question de la quantité de la ressource est primordiale. Les projets ont avancé  dans tous ces domaines, mais les Plans de Prévention du Risque Inondations, les PPRI, ne sont pas encore achevés.
     Pour la navigation, j’ai réactivé le comité des ports et le système de gestion des plates formes portuaires évoluera, avec la montée en puissance de la plateforme de Salaise sur Sanne.
     L’objectif de croissance du trafic était un rythme de 7% par an, soit un  doublement  en 10 ans. L’objectif est de passer à 15% par an. Cela se prépare en tenant compte de l’évolution du statut de Voies Navigables de France et du renouvellement  en 2023 de  la concession du Rhône actuellement dévolue à la Compagnie Nationale du Rhône.

La gestion des territoires est complexe en raison du grand nombre de collectivités  et de structures  intercommunales. Comment gagner là aussi en efficacité ?

J’ai  quarante neuf schémas à gérer. Il en faudrait un seul. Nous l’avons en tête. Il y a beaucoup de schémas, mais même si l’exercice peut paraitre compliqué il est nécessaire. Il y a  deux manières de concevoir la gestion administrative. Soit on a une vision GOSPLAN imposée, soit on applique les principes de la décentralisation, qui consiste à faire en sorte que les acteurs, les collectivités  s’emparent des dossiers.
     La France d’aujourd’hui n’a rien à voir avec la France de 1810,  assez peu peuplée. Nous sommes 65 millions. Le grand enjeu que nous avons devant nous est l’occupation du territoire. Il faut éviter les déséquilibres, et tous les enjeux ne peuvent pas être gérés par des communes trop nombreuses et trop petites. Il faut réunir et rassembler. L’Etat est là pour coordonner  les Schémas d’infrastructures de transport, de qualité de l’air, d’énergie, les Trames vertes et bleues.

En matière de qualité de l’air, la France doit réaliser beaucoup d’efforts ?

    Le secteur du logement est le premier secteur pour la consommation d’énergie. Nous avons engagé la rénovation du parc de logements, en particulier du parc de  logements sociaux pour réduire la consommation d’énergie. La RT 2012 permettra de construire des bâtiments  BBC,  qui ne consommeront  pas plus de 50 kilowatts/heure par mètre carré et par an.
    Pour le secteur des transports, nous avons réduit considérablement les polluants. Nous avons encore un problème avec l’émission de particules, par exemple avec l’utilisation du bois mais des solutions sont en train d’être trouvées.
La Loi Grenelle 2, quoi qu’on en dise, entre petit à petit en application. Elle demande  la mise au point de 298 décrets ce qui nécessite une concertation qui demande du temps. Si on allait plus vite on crierait justement  à l’absence de concertation.  C’est un travail long, mais la révolution est en marche.

Recueilli par michel.deprost@enviscope.com

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