L’Association Française pour les Biotechnologies du Végétal ( AFBV) souligne les contradictions du ministre de l’Agriculture qui refuse d’intégrer les biotechnologies dans l’agro-écologie.
L’association rappelle que le 19 novembre l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques organisait une audition publique pour tenter de « tirer les leçons de l’étude sur le maïs transgénique NK 603 ». En ouvrant cette audition, Stéphane Le Foll, a dit refuser « de se laisser enfermer dans le débat sur les OGM », mais il a déclaré que les OGM « ne sont pas la bonne solution ».
Puis il a déclaré devant cette même commission et confirmé lors de la Convention Nationale du 18 Décembre dont le thème était « Produisons autrement » qu’il voulait que « la France soit le leader de l’agroécologie en Europe ».
Agro-écologie et biotechnologies compatibles
Pour l’AFBV, les biotechnologies et l’agroécologie ne sont pas deux conceptions incompatibles de l’agriculture. L’idée centrale de « l’Agroécologie » est « de développer des agro systèmes qui minimisent la dépendance aux inputs extérieurs et de favoriser des systèmes agricoles complexes dans lesquels les interactions écologiques et les synergies entre composantes biologiques offrent des mécanismes d’autorenouvellement de la fertilité du sol, de la productivité et de la protection des cultures ».
Imitation de la nature
Le concept d’agroécologie tente de repositionner l’homme dans son rapport à la nature. Pour ses initiateurs , l’agroécologie revêt une dimension éthique, voire spirituelle, qui reconnaît la prééminence d’un ordre naturel sur l’artificialisation de la nature par l’homme. Les pratiques agricoles doivent donc, dans cette optique, se mesurer à l’aune de leur similarité structurale et fonctionnelle avec les écosystèmes naturels.
Les termes du débat se déplacent sur le terrain de la mise en cause de la vision prométhéenne du monde, qui a été adoptée par le « siècle des Lumières » à savoir la capacité de l’homme à utiliser les progrès de connaissances pour dominer la nature dans le but d’améliorer les conditions de vie de l’Homme. Cette mise en cause tend à privilégier « l’imitation de la nature » sur son « l’artificialisation ». S’agissant spécifiquement des plantes cultivées, cette vision de l’agroécologie conduit à privilégier les variétés dites « anciennes », aux variétés « sélectionnées ».
Améliorer les systèmes agronomiques
Pour l’AFBV, l’agroécologie ne se limite pas à une imitation de la nature. C’est une façon d’utiliser le potentiel des systèmes écologiques pour limiter au maximum le recours aux intrants chimiques et la consommation d’eau tout en maintenant les capacités productives.
Entrent dans cette conception par exemple, le semis direct, la gestion intégrée de la protection des plantes, les rotations culturales, l’agroforesterie…Les biotechnologies font alors, selon l’AFBV, partie intégrante des innovations indispensables en mettant à la disposition des agriculteurs des plantes économes en facteurs du rendement, tolérantes à la sécheresse ou résistantes aux maladies.
Dans cette conception les biotechnologies doivent être utilisées pour apporter des connaissances et des innovations qui répondront à cette exigence de produire autrement.
Site Internet : www.biotechnologies-vegetales.com