L’électrométallurgie électro-intensive s’est développée dans plusieurs vallées alpines et Pyrénéennes au début du vingtième siècle en raison de la présence d’une électricité hydraulique abondante et du fait que l’on ne savait pas transporter le courant électrique.
Dans les années 80, le groupe Péchiney, alors nationalisé, qui possédait plusieurs usines dans les Alpes et les Pyrénées a décidé d’investir aux cotés d’EDF dans la filière nucléaire pour continuer à disposer d’électricité à un prix intéressant. Des contrats ont été conclus pour que chaque usine dispose de courant en quantité. Péchiney était assuré d’avoir l’énergie nécessaire à un prix garanti inférieur au prix du marché, en raison des capitaux engagés par le groupe dans la filière nucléaire .
La situation a complètement changé depuis alors que le contrat liant Rio Tinto Alcan – (ayant absorbé Péchiney) à EDF arrive à terme pour le site de Saint jean de Maurienne ( Savoie) . Des négociations se poursuivent entre les deux entreprises.
La Fédération Chimie Energie de la CFDT, rappelle que la direction du groupe Rio Tinto Alcan a annoncé que si une solution acceptable n’est pas trouvée en matière de fourniture d’énergie, elle ne serait pas en mesure d’assurer la pérennité du site de Saint-Jean-de Maurienne. Le site fait partie des activités industrielles anciennes menacées par la nouvelle donne énergétique et environnementale.
La CFDT n’accepte pas cette forme de chantage à l’emploi menée par Rio Tinto. « Une telle décision aurait pour conséquence la disparition de 600 emplois directs et aurait un impact dévastateur sur les emplois indirects dans la vallée ». Actuellement le groupe Rio Tinto Alcan n’emploie plus en France qu’environ 3500 personnes : Aluminium primaire : 600 environ à Saint Jean de Maurienne, 400 pour la production, 200 pour un centre de recherche, environ 200 personnes à Voreppe, près de Grenoble et à Dunkerque. L’activité Alumines de Spécialité Europe de Rio Tinto Alcan comprend trois usines en France: Gardanne (Bouches du Rhône), La Bâthie (Savoie) ,Beyrède (Hautes Pyrénées) avec environ 700 salariés. La fabrication de matériel de levage et de manutention est réalisée par ECL a Ronchin pres de LILLE ( Nord) environ 400 employés.
Les représentants de la chimie, de l’énergie et de la métallurgie venus du syndicat Ain-deux-Savoie, des fédérations, de la région interpro Rhône-Alpes et, bien évidemment de la section du site de Saint-Jean, se sont réunis le 11 janvier à Lyon. Les syndicats travaillent depuis plusieurs années sur une analyse et des propositions afin de proposer un projet assurant l’avenir du site et, au-delà, de l’activité de la filière aluminium afin de sauvegarder puis développer les emplois.