Il y a 900 ans, retrouver le contact avec une nature sauvage, vallées désertes, montagne, forêts c’était se rapprocher de Dieu. Alors que l’Eglise, des hommes ont développé le monachisme et fondé des ordres religieux obéissant à la règle bénédictine édictées par Saint-Benoit.
Entre les foyers bourguignons inventant les grands ordres monastiques, Bénédictins de Cluny, Cisterciens de Saint Bernard à Citeaux, ou près de la Grande Chartreuse fondée par Saint Bruno, les Bauges ont été aussi terre de vie monacale. La restauration de la Chartreuse d’AILLON, menée sous l’impulsion du Parc naturel Régional des Bauges est l’occasion de la parution d’un ouvrage signé Janine Guerraz-Colonel, architecte des Bâtiments de France et Pierre Salembier, président de l’association de sauvegarde de la Chartreuse d’Aillon.
L’ouvrage préfacé par André Guerraz, président du Parc naturel régional des Bauges, retrace très simplement l’histoire religieuse des Bauges où au tournant du douzième siècle vinrent s’établir des communautés monastiques. En quelques décennies, les grands ordres monastiques de l’époque fondent en quelque sorte trois succursales dans les secteurs les plus reculés du massif des Bauges. Le monastère bénédictin de Bellevaux s’établit sur la haute vallée du Chéran dès 1090. Tamié est créé par les Cisterciens en 1132 sur le versant oriental du haut massif. La Chartreuse d’Aillon est bâtie en 1178.
Tout est évidement construit avec les matériaux locaux, et pour Tamié et Aillon avec le souci d’une grande simplicité. Le caractère sauvage, silencieux des lieux est propice au recueillement, un recueillement d’autant plus poussé chez les Chartreux que chaque moine habite une maison avec son jardin et ne retrouve la communauté que le dimanche.
Aujourd’hui Bellevaux a disparu, Tamié a évolué en s’adaptant, alors que la Chartreuse d’Aillon, restaurée est devenue maison du parc naturel régional. Une nouvelle vocation qui permet de ne pas oublier la vocation première.
Chartreuse d’Aillon, la magnifique solitude, Janine Guerraz-Colonel, et Pierre Salembier, photo de frère Didier, Carole et Denis Favre-Bonvin, Editions Glénat, Collections beaux livres patrimoine 110 pages, 39 euros.