Auvergne-Rhône-Alpes déploie une stratégie d’économie circulaire ambitieuse qui pourrait permettre de créer 48 000 emplois dans les douze prochaines années.
La Région a reçu, lors de la réforme des régions, la compétence traitement des déchets dans le cadre d’un schéma régional qui succède aux plans des départements. Pour Eric Fournier, vice-président en charge de l’Environnement et de l’Energie, le dossier des déchets doit être abordé dans le cadre d’une approche globale d’économie circulaire. Les déchets ne sont pas des matériaux destinés à être enfouis. La quantité de déchets enfouis doit être divisée par deux.
Aujourd’hui, en dehors des déchets du BTP, Auvergne-Rhône-Alpes produit chaque année 7,2 millions de tonnes de déchets : 53 % des déchets produits par les ménages, 43 % de déchets produits des entreprises, et 4 % de déchets des communes. Actuellement, 54 % des déchets sont valorisés sous forme de matière et 22 % le sont sous forme d’énergie, notamment pour des réseaux de production de chaleur.

La Région vise d’abord à réduire le volume des déchets produits de 23 % d’ici à 2031. Des actions permettront de développer la prévention, la généralisation du tri des biodéchets à la source, par la tarification incitative et par une réduction du gaspillage alimentaire.
Le deuxième objectif est de mieux valoriser les déchets, par le recyclage et le réemploi en passant d’un taux de valorisation de 54 % à 70 %. Cet objectif sera atteint par la mise en place de nouvelles filières de valorisation.

C’est le cas avec les plastiques, comme l’impulse Citeo pour les plastiques d’emballages mais des actions peuvent être menées en dehors des emballages. Eric Fournier cite l’innovation d’entreprises de la plasturgie, en matière de recyclage de plastiques issus de mobilier. De même pour les biodéchets (compost) et pour les déchets du bâtiment. Le développement de ces filière pourrait, selon le vice-président à l’Environnement, permettre de créer 48 000 emplois dans la région d’ici à 2030. Cet objectif est proche, en proportion, de celui de l’Ile de France qui prévoit 60 000 emplois.

La région vise une réduction de moitié des quantités de déchets enfouis. L’enfouissement est onéreux mais ne crée pas de matière ou d’énergie (sauf production de biogaz éventuelle). Le taux d’enfouissement qui est encore de 24 % devait passer à 10 %, pour atteindre 100 kilos par an et par habitant.
michel.deprost@enviscope.com