La lettre de Naturalité, revue de l’association Forêts Sauvage vient de paraître. Pierre Athanaze, citant une étude publiée dans Nature, écrit que « les forêts anciennes, à fortiori, les forêts primaires et les vielles forêts à caractère naturel, continuent de stocker du carbone, ça fait longtemps qu’on le disait, mais sans être vraiment entendu». « Cette thèse déjà ancienne de forêts anciennes qui auraient un « bilan carbone » neutre s’appuie sur les travaux du scientifique américain Eugène Odum qui datent de la fin des années 60 : le bilan positif des jeunes arbres qui poussent serait « équilibré » par le bilan négatif des arbres morts qui se décomposent. » . » Cette étude qui a mobilisé plusieurs équipes dans divers pays, et entre autres en France une équipe du Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement (CNRS), « Nature », démontre que chaque année, les forêts anciennes de l’hémisphère nord (forêt boréale et tempérée) séquestrent entre 0.8 et 1.8 milliard de carbone ».
Jean-Claude Genot évoque lui le concept de naturalité et le concept américain de « wilderness ». « En fait, « wilderness » exprime l’espace sauvage, propre au contexte de ce vaste continent et se traduit littéralement par monde sauvage. D’ailleurs, en anglais, « naturalité » se dit « naturalness » et non « wilderness ». « Les deux concepts désignent l’état de nature mais « wilderness » est compris aux Etats-Unis comme un vaste espace sauvage où la nature garde ses droits, subit ses propres aléas que sont les inondations ou les feux, et possède toutes ses composantes y compris les grands prédateurs, ours, loups, pumas, des conditions rarement obtenues en Europe»
Gilbert Cochet s’interroge sur la place des ongulés sauvages en France, estimant que les territoires seraient capables d’accueillir davantage de ces animaux. « Ils ont bien failli disparaître eux aussi, notamment par la destruction quasi-totale des forêts (cerf, chevreuil, sanglier) ou la traque incessante dans les derniers refuges (chamois, bouquetin des Alpes et des Pyrénées). Mais finalement, seul le bouquetin des Pyrénées a définitivement disparu» Pour le cerf, « il ne faut pas occulter le fait que des départements entiers, comme l’Ardèche, la Loire et le Rhône par exemple, n’hébergent pas un seul individu et que, chaque fois que l’un d’entre eux s’y présente, il est éliminé aussitôt». Le cas du chamois est aussi exemplaire, explique Gilbert Cochet qui estime que les Alpes pourraient accueillir 350 000 chamois et non 70 000.
L’association ″Forêts Sauvages″ lance par ailleurs un appel à des dons pour reverser l’intégralité des sommes reçues pour “l’acquisition de forêts et de milieux naturels à fort potentiel de naturalité”. “Ainsi acquises, ces surfaces auront la meilleure des protections qui soit : la maîtrise foncière pour une libre expression de la nature. ″Forêts sauvages″ travaille actuellement à l’achat d’autres forêts aux diversités biologiques remarquables. Et dont seule la maîtrise foncière pourra permettre la pérennité”. Le bulletin est à adresser à : Forêts Sauvages, 4 Rue André Laplace. 43000 Le Puy-en-Velay