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Gilets jaunes : il faut diminuer les kilomètres, pas le prix des carburants

Le mouvement actuel des “gilets jaunes” doit être géré d’une manière cohérente,  avec le recul nécessaire, non pas seulement par le gouvernement, mais aussi au niveau local et régional, puisqu’on parle de mobilité quotidienne. Il faut lire, derrière le refus d’une hausse des taxes sur les carburants, les véritables enjeux.

Michel Deprost - Enviscope.comIl est établi que le prix des carburants, comparé au salaire minium, a plutôt baissé sur le long terme. Les véhicules sont de moins en moins gourmands. Le problème n’est donc pas dans le prix des carburants qu’il faudrait baisser pour réduire le coût des déplacements.

Il ne faut pas baisser le prix des carburants, car il faut réduire la consommation d’une énergie qui présente un triple inconvénient carbone pour son extraction, son importation et son utilisation.

La question véritable est celle de l’allongement des trajets, par le développement d’une mobilité qu’on a considérée comme un droit, sans se poser la question du sens de ce droit, sans faire la différence entre mobilité choisie et mobilité imposée, la mobilité du quotidien. Cette mobilité aurait sans doute du être mieux approchée lors des assises de la Mobilité.

Or une grande partie de la mobilité est imposée, notamment pour les trajets domicile travail. Et les trajets se sont allongés parce que les lieux de travail et les domiciles se sont éloignés à l’excès, générant davantage de consommation d’énergie,  de temps, mais aussi de risques d’accident. Cette distance plus grande a été considérée comme une tendance inéluctable de l’urbanisation, voire de la métropolisation.

Il faut  engager une logique différente, qui parte des contraintes écologiques, énergétiques, environnementales, mais aussi des besoins humains et sociaux pour raccourcir la distance entre domicile et lieu de travail. Il faut repenser le rapport des métropoles aux territoires. Celles-ci ne doivent pas aspirer les activités, et chaque jour des habitants de plus en plus éloignés, via des axes de circulation congestionnés.

C’est le problème des relations entre Lyon et Saint-Etienne, la première tendant à tout aspirer, au prix d’une hausse du coût du logement, la seconde devenant une banlieue.

Territoires périphériques

Le problème est aussi celui des territoires périphériques, des campagnes, des petites villes, des villes moyennes, des villages, ces territoires qui ont été vidés de leur activité économique, pour ne conserver souvent qu’une économie présentielle.

Les gilets jaunes expriment d’une manière excessive, une colère qui pose mal de problème. Ils expriment leur sentiment d’être oubliés non seulement pour les transports, mais aussi pour les services publics, pour les emplois.

Il faut ouvrir le vrai débat qui n’est effleuré que par quelques personnes d’avant-garde, qui pensent un aménagement du territoire différent, réellement équilibré. C’est la philosophie du Conseil Economique, Social et Environnemental Régional (Ceser) d’Auvergne-Rhône-Alpes qui ne cesse de mettre en avant cette préoccupation.

 

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