Individuellement, les télescopes géants de 8 m de diamètre de l’Observatoire Européen installé au Chili peuvent observer des objets 4 milliards de fois moins lumineux qu’à l’œil nu. Recombinés grâce à l’instrument PIONIER, ils permettent de distinguer des détails aussi fins que ceux qui seraient vus par un télescope de 130 m de diamètre.
PIONIER signifie Precision Integrated-Optics Near-infrared Imaging ExpeRiment. Il s’agit d’un instrument astronomique installé en octobre 2010 sur le VLTI au Chili et développé par les chercheurs de l’Institut de planétologie et d’astrophysique de Grenoble (IPAG – Université Joseph Fourier/ CNRS), au sein de l’Observatoire des sciences de l’Univers de Grenoble (OSUG).
PIONIER innove par sa capacité à faire fonctionner les 4 télescopes ensemble, les autres instruments n’utilisant que 2 ou 3 télescopes simultanément. Cette capacité à distinguer des détails fins sur des objets peu lumineux permettra l’observation directe du proche environnement des étoiles à toutes les étapes de leur vie. Les astronomes pourront comprendre des phénomènes très énergétiques associés aux trous noirs au centre des galaxies.
La recombinaison des 4 télescopes géants par PIONIER est une étape majeure dans le développement du VLTI. La recombinaison « interférométrique » avait été envisagée dès la conception de l’observatoire dans les années 90, justifiant la présence de 4 télescopes de 8 m de diamètre sur le même site. En octobre 2010 PIONIER a recombiné pour la premières fois les 4 télescopes auxiliaires de 1.8 m de diamètre. Ce n’est qu’avec la recombinaison des 4 télescopes géants de 8 m que le véritable potentiel de l’observatoire est enfin atteint.
PIONIER est financé par l’Université Joseph Fourier, l’Institut de planétologie et d’astrophysique de Grenoble, l’Institut national des sciences de l’Univers du CNRS, à travers les programmes PNP et PNPS, et par l’Agence nationale pour la recherche (ANR) à travers les projets 2G-VLTI et EXOZODI. PIONIER est équipé d’un détecteur fourni par W. Traub (Jet Propulsion Laboratory, Caltech) et bénéfice quotidiennement du support de l’Observatoire de Paranal, ESO.