Grippe : le furet éternue, comme l’homme

Le furet est le meilleur modèle pour mettre au point de nouveaux vaccins contre les virus de la  grippe qui frappent les hommes. L’observation de comportements chez l’animal permet de mieux connaitre notre environnement biologique où vivent de nombreux micro-organismes générateurs de pathologies diverses/

Le furet est un mammifère. Pour les biologistes, c’est un modèle nécessaire pour mettre au point des vaccins contre la grippe. L’homme et le furet, ont entre autres points communs, qu’ils éternuent tous les deux. C’est en éternuant qu’ils projettent des gouttelettes qui contiennent le virus de la grippe influenza.  C’est ainsi que les virus de la grippe, se propagent d’un individu à l’autre. Une fois inhalé, les virus provoquent dans la partie supérieure du système respiratoire du mammifère à quatre pattes la même pathologie que chez l’homme. Les récepteurs du virus déclenchent une réaction en chaine de mécanismes de réponse à l’infection. Le furet grippé, présente les mêmes symptômes que vous et moi : élévation de la température, courbatures, manque d’appétit, nez qui coule etc.

Ce qui n’est que curiosité pour le non spécialiste est intéressant pour les biologistes qui travaillent sur les maladies infectieuses. Surtout pour ceux qui cherchent à améliorer les vaccins contre des maladies infectieuses respiratoires qui représentent la deuxième cause de mortalité pour l’homme.  La grippe est un problème majeur pour l’espèce humaine. Elle tue chaque année entre 250 000 à 500 000 personnes, et  depuis dix ans  350 décèdent en moyenne de la maladie en France. La grippe touche en France entre 2 et 7 millions de personnes chaque hiver. Le coût sanitaire et social annuel est de 460 millions d’euros en France pour une épidémie moyenne.

Améliorer la couverture vaccinale

Toute amélioration de la couverture vaccinale est la bienvenue. Et les furets peuvent nous aider. ” La susceptibilité des furets aux virus influenza humain est connue depuis plus de 70 ans, explique le Dr. Manuel Rosa Calatrava, directeur adjoint du laboratoire VIRPATH (1). Les industriels qui produisent des vaccins veulent améliorer ces derniers, pour obtenir une meilleure protection, des effets indésirables moindres.

L’expérimentation directe sur l’homme de nouveaux vaccins n’est pas autorisée. Il est nécessaire de mener des études pré-cliniques et notamment de tester des nouveaux vaccins sur l’animal. Des essais doivent être réalisés sur des mammifères, souvent des souris qui constituent un premier modèle privilégié. Ces rongeurs  présentent l’avantage d’être disponibles en grandes quantités et d’être aisément manipulables. Les essais doivent ensuite  se dérouler progressivement sur des mammifères de plus en plus gros et plus proches de l’homme. C’est le cas du furet.

La procédure est simple.  ” Nous travaillons avec les furets d’un producteur qui garantit que les animaux n’ont jamais été en contact avec les virus influenza et qu’ils n’ont jamais produit les anticorps qui immunisent contre la grippe. Nous contrôlons la qualité des animaux par nos propres tests, puis les immunisons avec des candidats vaccin avant infection avec des souches virales de notre virothèque ” explique le Dr. Manuel Rosa Calatrava. Les animaux infectés  réagissent au virus, et développent ou non, d’une manière plus ou moins sensible,  tel ou tel symptôme grippal. La mesure de paramètres objectifs, comme la perte de poids entrainée par la grippe, permet de vérifier les effets bénéfiques des vaccins. Les résultats constituent ainsi une base pour la mise en place d’essais sur l’homme. Au final, les laboratoires qui suivent les travaux, peuvent ainsi disposer d’éléments fiables pour lancer la production en grande série de nouveaux vaccins plus fiables et plus efficaces.

Les furets qui ont participé aux expérimentations n’ont pas subi d’effets particuliers. Les expériences ont été réalisées suivant des protocoles qui prennent en compte le bien-être de l’animal et qui respectent scrupuleusement les règles d’éthique et d’expérimentation animale. “ souligne le Dr. Manuel Rosa Calatrava. Les furets vaccinés contre la grippe, ne peuvent pas par contre être de nouveaux réutilisés pour des travaux de recherche pré-clinique. Ils ne sont pas relâchés dans la nature mais sont proposés sur le marché des animaux de compagnie.

Laboratoire de Virologie et Pathologie Humaine VirPathCentre International de Recherche en Infectiologie CIRI

U1111 INSERM – UMR 5308 CNRS – ENS Lyon – UCBL1Faculté de Médecine RTH Laennec  Lyon cedex 08

 

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