Face à une société qui fait des « vieux » ou des « seniors », une population inactive au mieux de consommateurs, Jean-François Lambert, qui vit à Lyon, veut montrer qu’il est possible d’adopter une attitude plus positive, plus humaine, pour les « seniors » eux-mêmes comme pour la société.
La cessation d’une activité économique rémunérée ne doit pas être la fin de la vie sociale. Les entreprises continuent largement à écarter les séniors, et la France peine à accroitre le taux d’activité au-delà de 55 ans. Le risque existe de la naissance d’un lobby des « vieux », des retraités, incapables de comprendre le monde et arc-boutés sur leur âge.
Jean-François Lambert montre qu’existent bien d’autres réponses, très positives. Pour l’individu, l’âge mur, c’est celui de l’expérience, du bilan, de la sagesse. L’interrogation lucide sur soi-même est riche aussi pour les autres, pour la société. Jean-François Lambert imagine des « seniors passeurs » qui préparent une nouvelle et belle étape de leur vie, mais qui peuvent agir come médiateurs, entrepreneurs économique ou citoyen, accompagnateurs, producteur d’intelligence collective, expert, inventeur de développement nouveaux, créateurs de sens.
Jean François Lambert a cette belle formule « la seniorescence, temps de l’automne de la vie, temps de la récolte de l’expérience, n’est-elle pas le temps de vie qui se prête à l’exercice de ce rôle de passeurs, au sens large ?». Il rappelle qu’existe d’ailleurs à l’Université Tous Ages de l’Université Lyon 2, un Diplôme Universitaire de Tutorat Social » qui permet d’apprendre cette transmission.
Bénévolat, volontariat, économie sociale : les champs dans lesquels peut s’épanouir la seniorescence sont immenses. Jean-François Lambert est optimiste car il voit dans la crise actuelle plus une crise économique, qui nous laisserait impuissants, qu’une crise morale qui nous donne la possibilité de réagir.
Un Capital humain, la seniorescence, Jean François Lambert, Jacques André Editeur,128 pages, 12 euros