L’emploi dans le secteur solaire n’est pas forcément un eldorado. Il se développe, malgré la crise économique mais demande surtout des compétences de base du secteur du bâtiment et une solide ouverture.
Les métiers de la filière solaire font parfois un peu rêver. Du soleil, de l’environnement, de l’action pour la planète, un secteur en croissance parfois vertigineuse : les ingrédients sont là pur créer des illusions. Or, les métiers du solaire, même s’ils se développent, exigent de réelles compétences. C’est ce qui a été rappelé lors d’une table ronde organisée ce vendredi 4 juin dans le cadre de Solar Event, salon du solaire ouvert au grand public et aux familles.
Bien sûr le solaire se développe, mais pas autant qu’il serait souhaitable. « Il n’y a pas de mesures nationales ou internationales assez fortes » explique Benoit Leclair, vice-président de la Région Rhône-Alpes qui rappelle que la Région « ne peut tout faire » et agit depuis longtemps pour accompagner le développement.
Pour les métiers et les formations du solaire, la table ronde a permis de rappeler plusieurs vérités essentielles. Les métiers du solaire sont en fait des métiers anciens du bâtiment qui ont évolué.
Ils ont évolué dans le sens d’une technologie plus poussée, a rappelé Pascal Ganter, de l’Institut National de l’Energie Solaire (INES). Les entreprises proposent des produits de plus en plus sophistiqués qui imposent une mise en œuvre de plus en plus pointue.
Métiers de base
Les métiers de base restent les métiers d’électricien, de plombier, de couvreur. Pour installer du solaire thermique, il faut savoir souder, faire passer des tuyaux à travers des murs et des planchers, les fixer. ? Pour le photovoltaïque, il faut avoir des bases solides en électricité.
Ce qui veut dire qu’on n’est pas un professionnel du seul solaire. La taille des entreprises présentes sur des marchés différents, la taille, des marchés, les chantiers eux-mêmes imposent d’être polyvalent, d’être ouvert. Il faut savoir développer des compétences qui recouvrent plusieurs métiers, comprendre les besoins du professionnel d’un autre corps de métier.
Il faut aussi des qualités de base, qui ont été détectées par l’Association pour la Formation Professionnelle des Adultes (AFPA). Frédéric Rameau de l’AFPA, explique que l’association fait réaliser des exercices par des candidats à des formations, afin de voir s’ils montrent les qualités requises : précision de l’exécution, compréhension des consignes, etc.
Il faut aussi avoir le sens du respect des consignes de sécurité, car le photovoltaïque s’installe sur les toits. Il faut donc ne pas avoir le vertige.
Ce sont ces conditions de travail qui expliquent peut-être la pénurie de couvreurs, déplorés par de nombreux professionnels.
Les formations ne manquent en tous les cas pas en Rhône-Alpes, comme la rappelé Marie Françoise Fournier, de l’ASDER (Association Savoyarde pour le développement des Energies renouvelables), chargée aussi d’une mission formation dans le cadre du Cluster Eco Energie Rhône-Alpes. Dans le secteur des énergies renouvelables, un catalogue téléchargeable sur le site du Cluster, présente 45 organismes et 225 formations. De quoi trouver un emploi dans la filière.