La filière apicole en Rhône-Alpes compte 10 000 apiculteurs (professionnels et de loisirs) qui s’occupent de 146 000 ruches. La filière représente 14 % des apiculteurs et 11 % des ruches en France.
La filière s’organise au niveau régional comme au niveau national. Un institut technique Apicole a été mis en place au niveau national pour enfin doter la filière d’un centre de recherche appliquée. La défense sanitaire s’organise aussi au niveau des départements, avec la création de sections apicoles dans des groupements de défense sanitaire ( GDS) , à côté d’autres filières.
Les relations entre apiculteurs et agriculteurs restent un maillon à construire. En effet les techniques agricoles développées depuis cinquante ans sont mises en cause dans le déclin des pollinisateurs : réduction de la biodiversité, mais aussi utilisation de produits phytosanitaires.
Des débats sont ouverts depuis plusieurs années sur les effets à long terme de certaines molécules phytosanitaires sur l’abeille méllifère, mais aussi sur les abeilles sauvages. On soupçonne aussi certaines molécules d’avoir des effets combinés avec ceux de certains parasites !
Intoxications accidentelles
Il reste aussi les intoxications aigües et accidentelles. Pour réduire ces risques, un dialogue est nécessaire entre arboriculteurs et apiculteurs. Les arboriculteurs ont besoin d’abeilles pour assurer la pollinisation des arbres fruitiers. Les apiculteurs peuvent des ruches au moment de la floraison des arbres. Si la pollinisation devait être effectuée par l’homme, elle représenterait un tel coût financier qu’il leur serait difficile d’y faire face.
Depuis 2005 l’ADARA organise des réunions. Quatre réunions ont été organisées au printemps 2010, en Savoie, en Isère et dans le Rhône avec chacune une quinzaine d’arboriculteurs et d’apiculteurs. Les rencontres qui se déroulent dans des exploitations arboricoles en périodes de floraison permettent de présenter concrètement les activités des abeilles, le fonctionnement des ruches et le processus de la pollinisation et de souligner ainsi le rôle essentiel des abeilles et leur vulnérabilité.
70 000 hectares en Rhône-Alpes
Les insectes, au premier rang desquels les abeilles, assurent la pollinisation de 70 % des plantes à fleur à travers le monde. 35% de la production agricole mondiale directement consommée par les humains dépend des insectes pollinisateurs les arbres fruitiers : pommier, poirier, cerisier, prunier, kiwi, amandier, pêcher, châtaigner, les cultures oléagineuses (tournesol et colza), petits fruits (fraisier, framboisier, cassissier, groseillier), les cultures légumières (melon) les productions de graines et de semences (luzerne, trèfle violet, trèfle blanc, féverole, carotte, oignon…)
En Rhône-Alpes, les principales cultures se reproduisant par pollinisation sont les arbres fruitiers, le colza, le tournesol, les melons, les courgettes, les fraises, la lavande. La culture des fruits, du colza et du tournesol, représentent une surface de près de 70 000 hectares. Quatre ruches sont en moyenne nécessaires pour polliniser une surface d’un hectare.