Le développement d’énergies renouvelables intermittentes et l’essor de la mobilité électrique, nécessite le recours à l’hydrogène, si possible vert. C’est ce qu’a rappelé lors du récent Mardi des Ingénieurs et Scientifiques, Louis Sentis, chargé de mission pour les innovations ” hydrogène” du groupe Air Liquide.
L’hydrogène devrait trouver une place parmi les solutions de stockage de l’électricité verte, qui bien souvent devra être stockée.
L’hydrogène, a rappelé Louis Sentis, est d’abord un gaz industriel dont le transport et la manipulation sont courants. Les problèmes de sécurité sont maitrisés comme le montrent les stations de remplissage qui se développent dans plusieurs pays, en Allemagne et en Europe du Nord. Une station fonctionne au port de Gerland, à Lyon et une autre au CEA, à Grenoble dans le cadre d’expérimentation de véhicules électriques à prolongateur d’autonomie alimentés par hydrogène.
L’hydrogène vert, peut avoir de multiples applications positives pour le climat et la qualité de l’air. Il peut être injecté dans les réseaux de gaz naturel où il peut être mélangé à ce dernier jusqu’à 15%.
L’hydrogène peut aussi être combiné à du CO2 pour produire du méthane, à son tour injecté dans les réseaux de gaz ou directement utilisé pour produire de la chaleur, ou de l’électricité.
L’hydrogène peut être utilisé pour produire à nouveau de l’électricité, pour alimenter des véhicules propres. Aux États-Unis, des milliers de chariots élévateurs fonctionnent à l’hydrogène. Des automobiles, des bus peuvent fonctionner grâce à des piles à combustible, qui combinant hydrogène et oxygène produisent de l’électricité et rejettent de l’eau buvable L’hydrogène peut aussi être utilisé pour les usages nomades d’appareils de plus en plus gourmands en électricité, ordinateurs portables et téléphones mobiles…
Au cœur de la filière hydrogène se trouvent les électrolyseurs qui décomposent l’eau en oxygène et hydrogène. Ces équipements, de plus en plus puissants et une entreprise drômoise, McPhy Energy, est très présente sur le secteur.
Loin d’être une filière opposée à la filière électrique, l’hydrogène est un vecteur complémentaire intéressant. L’entreprise Symbio FCell, de Grenoble est spécialisée dans la production de prolongateurs d’autonomie pour des véhicules électriques.