L’Agence européenne de sécurité alimentaire a dans un premier travail, estimé que l’étude de Gilles Eric Séralini ne montrait pas rigoureusement que la maïs OGM NK 603 et l’herbicide Round Up provoquaient des tumeurs chez des rats.
D’autres études seront menées dans 27 pays européens pour passer l’étude du professeur de l’Université de Caen au peigne fin. C’est bien. Et cela montre que l’Europe n’agit pas à la légère.
L’Agence européenne demande à Gilles Eric Séralini de fournir de nouveaux éléments sur son étude. Ce que l’enseignant chercheur refuse depuis trois semaines. Si des études infirmaient les travaux du chercheur français et confortaient le feu vert européen au maïs NK 603, la question de l’utilisation de cette plante modifiée ne serait pas tranchée. Le débat se porterait sur un terrain plus vaste, non pas la santé des rats, mais la transmission de gène de résistance à l’herbicide glyphosate qui rendrait peut être des mauvaises herbes résistantes.
La question serait celle aussi du mode d’agriculture que nous souhaitons. Pour les scientifiques et les agriculteurs que nous rencontrons, la question n’est pas de rejeter totalement une technique, ni de l’utiliser les yeux fermés.
La question est d’avoir une technique à utiliser éventuellement comme toutes les techniques avec prudence, sans se priver d’autres techniques de désherbage, plus onéreuses, mais plus pourvoyeuses d’emplois. Cela veut dire que nous devons considérer la production alimentaire, comme une activité essentielle au niveau local et régional. Cela veut dire que nous devons accepter de payer un peu plus pour manger mieux.
Cela veut dire qu’il faut éviter toute dépendance de l’agriculture vis à vis de technologies maitrisées par trop peu d’entreprises. Les entreprises privées ont certes le droit d’innover, mais les innovations doivent aussi venir la recherche publique, connectée elle-même à sa manière aux besoins agricoles.