Les paysages sont au coeur de bien des débats, quand il faut ou non implanter des éoliennes, tracer des autoroutes, aménager des bords de rivières, équiper des montagnes pour la pratique de sports d’hiver.
Mais le débat sur les paysages est rarement abordé en confrontant les points de vue scientifiques et politiques. Beaucoup de dossiers sont traités sous un angle strictement technique et rationel. Le colloque transversal des Entretiens Jacques Cartier, qui se tiens vendredi et samedi à Lyon, réunit de nombreux intervenants pour varier les angles et les apports.
La question de départ est la suivante: l’Europe peut-être trouver dans ses paysages, à l’instar du Canada, l’un des fondements de son identité. Le colloque fera intervenir des spécialistes des deux continents.
La première partie , après l’ouverture par Gilles Buna, adjoint au maire de Lyon chargé de l’Urbanisme,sera consacrée à la place de l’Homme dans la production des paysages, qui ne sont jamais seulement naturel, mais toujours le produit au moins d’un regard. Les spécialistes de littérature, des traditions, des arts, ont ici autant la parole que les aménageurs.
L’après-midi de la première journée du vendredi 30 novembre, approfondira l’étude de la manière dont nous nous enracinons dans un paysage. La forme d’un territoire, sa flore, sa faune, la présence d’un fleuve, créent des expérieces sensorielles qui sont à la source des payages que nous aimons, qui font partie de nous. Cet après-midi sera présidée par François Walter, professeur à la Faculté des Lettres de Genève et Odile Marcel, professeur de philosophie à l’Université Lyon 3.
La journée de samedi permettra donc d’aborder les enjeux de l’aménagement. Les interventions montreront comment les projets de paysage se développent en additionnant les dimensions d’aménagement, mais aussi une approche culturelle. La redécouverte du fleuve Rhône, comme l’expliquera Jacky Vieux de la Maison du Fleuve Rhône, et l’aménagement des Berges dans une ville qui veut fonctionner autrement, sont des exemples tout trouvés. Les intervenants canadiens illustreront leurs exposés par des exemples québécois.
La quatrième partie du colloque, samedi 1er décembre, dans l’après-midi, pourra alors aborder la question des politiques du paysage, du droit, de la gestion. Pour construire des territoires où il fait bon vivre, des pays, un continent qui ait une identité, il faut des paysages qui génèrent des émotions, mais aussi qui vivent.
Le colloque, validable en formation initiale et continue, se tient les vendredi 30 et samedi 1er décembre, au Mat’Electrique, 20 rue Lortet, à Lyon. Métro ligne B, station Jean Macé. Informations sur le site du Centre Jacques Cartier: http://cjc.univ-lyon2.fr