Environnement

Protégé, le grand Tétras reste menacé dans la Haute Chaîne du Jura.

Le grand Tétras est un grand oiseau, pesant jusqu’à cinq kilos pour le coq. Il a disparu des Alpes, presque des Vosges, mais demeure dans les Pyrénées où il reste chassé. Bien sûr l’espèce est encore présente en Europe, mais faut-il pour autant ne pas le protéger dans les massifs montagneux où il est encore présent en France ?



« Les populations de grand tétras ont continué à décroître, de 40 à 50% dans la chaîne du Jura, de l’Ain au Doubs, d’après des estimations réalisées sur 15 places de chants » explique Anne Sophie Hesler, chargée de mission au Grope Grand Tétras du Jura. Les estimations permettrait de dire que la population s’élèverait aujourd’hui à peut être seulement 300 individus.



Le grand Tétras bénéficie d’une protection par des Arrêtés préfectoraux de protection de biotope ( APPB) dans quatre secteurs du département du Jura : Combe-Noire, Haute Joux, Risoux et Forêt du Massacre.


Aucune protection juridique n’existe dans le département du Doubs. Dans l’Ain, la Réserve Naturelle de la Haute Chaîne du Jura permet d’assurer la protection.



Sur les APPB, la protection du grand Tétras vise à organiser les travaux forestiers pour éviter le dérangement durant l’hivernage de l’oiseau, quand l’espèce va s’accoupler et pendant la période de nidification. Sous la surveillance de l’Office National de Forêts, ces règles semblent être bien respectées.



Mais la protection importante concerne le grand Tétras pendant l’hiver. C’est en hiver que l’espèce, comme tous les animaux, est fragile, car elles dépense beaucoup d’énergie alors que la nourriture est très peu énergétique (aiguilles de sapin uniquement). Tout dérangement qui l’oblige à s’envoler ou à changer de lieu entraîne une dépense d’énergie énorme.


Il convient donc d’éviter le dérangement en évitant de faire passer les itinéraires de ski de fond ou de raquette près des habitats de grand Tétras. « Sur les APPB, les stations qui veulent modifier des itinéraires doivent demander une autorisation à une commission présidée par le Préfet. Pour le moment, cette année nous avons une demande, celle des organisateurs de la Grand Traversée du Jura qui veulent faire passer la course dans des secteurs plus élevés, où ils sont plus sûrs ‘avoir de la neige . Les stations nous ont dit qu’elles n’auraient pas de demandes cette année, mais dans deux ou trois ans » explique Anne Sophie Hesler.



Sur les pistes, la protection consiste à canaliser les skieurs et raquettistes sur les pistes et les itinéraires balisés, en interdisant le hors piste. Des panneaux indiquent aux pratiquants les limites des zones protégées par un arrêté de protection de biotope. Les offices de tourisme donnent de l’information. Des pratiquants hors pistes peuvent être verbalisé



Hors des zones de protection de biotope : pas de règles



Sur tout le reste des massifs forestiers non protégés par un APPB ou une Réserve Naturelle, aucune réglementation n’existe. « Il s’agit pour nous de travailler en concertation avec les différents acteurs (tourisme, forestiers, gestionnaires de milieux..) afin qu’ils prennent en compte cette espèce dans leurs activités » explique la chargée de mission.


Toutes ces précautions ne permettent pas de faire redémarrer les populations, même si l’été 2003 très chaud a été positif pour les naissances et laisse entrevoir un léger rebond.


Les protections sont même parfois insuffisantes, car dans la zone d’Arrêté de protection de biotope de la Forêt du Massacre, la population décroît.





Il faudrait peut-être pour protéger mieux le grand Tétras, multiplier encore l’information. C’est ce que prépare avec un nouveau site le Groupe Tétras Jura. Mais l’espèce justifierait sans doute une action de protection nationale.




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