La débat sur les plantes génétiquement modifiées n’est pas figé, ce qui rassure l‘Association Française des Biotechnologies Végétales. L’AFBV met en avant les propos du Ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt lors d’une séance de questions au Sénat.
Selon le texte publié au JO du Sénat du 14/02/2014 (page 1673) pour Stéphane Le Foll, ” la question des OGM de la première génération va devenir obsolète et la recherche scientifique va ouvrir d’autres potentialités… Je ne remets pas en cause la pertinence des recherches génétiques. Je souligne seulement que la page des OGM résistant aux herbicides et des OGM pesticides va se tourner… Une autre va s’ouvrir. Je pense en particulier aux débats sur le riz doré et sur l’amélioration du niveau de vitamine A dans un certain nombre de céréales. Voilà un sujet qui répond à un enjeu d’intérêt général et non pas un enjeu de profits particuliers.“

L’Association Française des Biotechnologies Végétales (AFBV) se félicite de l’ouverture du Ministre sur le riz doré, un riz génétiquement modifié benéficiant aux consommateurs. L’autorisation de la culture de ce riz doré dans les pays du Sud attendue depuis plus de dix ans permettrait de lutter efficacement contre la carence en vitamine A responsable chaque année de 2 millions de morts et de la cécité de 250 000 à 500 000 enfants. Ce riz est issu de la recherche du professeur Ingo Potrykus de l’Université de Zurich.

Malgré son fort intérêt nutritionnel, médical et humanitaire  le riz doré est violemment attaqué  par des associations “anti OGM” au seul prétexte qu’il s’agit d’une plante génétiquement modifiée. C’est pourquoi l’ AFBV soutient l’action de nombreux scientifiques et organisations qui demandent à ce que le riz doré soit autorisé, sans attendre à la production et à la consommation dans les pays qui en ont cruellement besoin.

L’alimentation de trois milliards de personnes

Le riz constitue la base de l’alimentation de 3 milliards de personnes pour qui il représente 80% de l’apport énergétique. Les populations les plus pauvres n’ont pas la possibilité de diversifier leur régime alimentaire (légumes, produits animaux) .Une consommation très majoritaire de riz entraîne une carence chronique notamment en vitamine A. Le grain de riz ne contient pas de précurseurs de la vitamine A comme le béta-carotène qui permet à l’organisme de synthétiser cette vitamine. Il manque dans les cellules de l’albumen de riz les deux enzymes qui sont nécessaires à sa biosynthèse. Le béta-carotène se trouve dans les tissus chlorophylliens des plantes. Sa présence dans les tissus de la racine de carotte par exemple est fortuite et le résultat d’une mutation.

La carence en vitamine A affecte des centaines de millions de personnes pauvres en Afrique et Asie du Sud-Est. La vitamineA est nécessaire à la formation des pigments rétiniens. Les premiers signes de carence chez l’enfant sont l’incapacité à supporter la lumière et une cécité crépusculaire. Surviennent ensuite des troubles de la croissance, du métabolisme et une moindre résistance aux infections.

Les gènes permettant la synthèse de ß-carotène ont été introduits par transgénèse dans un riz auquel on a donné le nom de « riz doré ». Seul le génie génétique permet cette transformation pour que les tissus de l’albumen du riz produisent cette provitamine. Finalement 75 grammes (poids sec) de riz doré génétiquement modifié suffisent à couvrir les besoins journaliers.

Une recherche publique

Le projet du « Riz doré » a été mené par la recherche publique. Ces variétés seront fournies aux paysans par des offices publics de semences sans frais supplémentaires. Toute la technologie est contenue dans la graine et les brevets sont assortis de licences libres. Les agriculteurs pourront utiliser librement une partie de leur récolte pour les semailles suivantes.

En raison du durcissement de la réglementation sur les OGM sous la pression des associations opposées à leur développement, rappelle l’AFBV, le ‘Riz doré’ qui tente depuis plus d’une quinzaine d’années de franchir les obstacles réglementaires n’était pas encore parvenu en 2013 aux paysans, soit avec un retard injustifié de plus de 10 ans.

Le coût de ce projet par année de vie sauvée s’élève à 3 dollars alors que les interventions humanitaires les plus efficaces de suppléments alimentaires coûtent 600 dollars.

Voir : www.goldenrice.org