Le nombre d’intoxications par les champignons restent stable, selon les données recueillies par l’Institut National de Veille Sanitaire.
Des cas graves, voire mortels, surviennent chaque année malgré des mesures de prévention et de sensibilisation du public. Une surveillance sanitaire active a été mise en place à l’InVS, en lien avec le réseau des Centres Anti Poisons et de Toxicoviglance (CAPTV) et les services d’urgences du réseau Oscour.
Le but est de détecter l’épidémie le plus tôt possible, comme c’est le cas pour la grippe, les signes avant coureurs de l’épidémie. Il est de détecter ses caractéristiques pour informer rapidement les autorités et de cibler la prévention nationale ou régionale à mettre en oeuvre.
Les cas sont toujours nombreux
Entre septembre et décembre 2010, la surveillance avait dénombré 45 cas graves avec menace du pronostic vital (3 %) et un décès, en partie liés à la consommation d’amanite phalloïde durant la première quinzaine d’octobre.
La saison 2011 de juillet à décembre, a été marquée par la survenue de 32 cas graves (2 %), dont 3 décès. Parmi les 32 cas graves, 13 patients ont présenté un syndrome phalloïdien. Deux hommes de 82 et 43 ans sont décédés suite à la consommation d’amanites phalloïdes, en Bretagne et en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Un syndrome muscarinien a été retrouvé dans neuf cas et a été associé, du fait du retentissement cardio-circulatoire, au décès d’un homme de 70 ans, dans les Pays de la Loire. La victime avait consommé des clitocybes toxiques (Clitocybe dealbata) confondus avec des mousserons.
Enfin, un syndrome panthérinien (signes neurologiques – 4 cas) et orellanien (insuffisance rénale – 2 cas) a été retrouvé. Un syndrome toxicologique n’a pas été identifié pour les 4 cas graves restants avec signes digestifs notamment .
En 2012, un pic d’intoxications par des champignons est survenu entre le 8 et le 28 octobre. Il a débuté en Rhône-Alpes, où sont survenus 14,2 % (164/1 153) des cas signalés aux Centres anti poisons APTV du 2 juillet au 11 novembre. Au niveau national, cinq décès ont été enregistrés par les CAPTV entre les semaines 27 et 45.
Le dispositif de toxicovigilance concourt à la remontée de signaux à visée d’alerte au niveau régional ou national en cas de menace pour la santé de la population. Le dispositif s’appuie principalement sur les informations collectées par les Centres antipoison et de toxicovigilance (CAPTV) qui assurent une réponse toxicologique 24h/24.