Avec plus d’un milliard d’habitants, l’Afrique réunit plus de 15% de la population du globe. Mais 80% des habitants du continent n’ont pas accès à un réseau d’électricité. Presque autant n’ont pas accès à un réseau d’eau potable.
Longtemps, le développement de l’énergie électrique paraissait une perspective lointaine pour l’Afrique surtout pour l’Afrique subsaharienne. La construction de centrales thermiques, de barrages, de réseaux électriques représentait des investissements colossaux et inaccessibles.
La maturité des sources d’énergies renouvelables a changé la donne d’une manière spectaculaire depuis quelques années. Développés sous forme marginale depuis une vingtaine d’années, le photovoltaïque, la biomasse, la petite hydraulique ou l’éolien peuvent aujourd’hui être diffusés à une large échelle sur le continent.
Emmener des petites et moyennes entreprises
C’est l’objectif de l’Agence pour le Développement des Entreprises en Afrique, une structure lyonnaise qui depuis plus de quinze ans agit pour emmener des entreprises, surtout des PME sur les marchés africains. Depuis quatre ou cinq ans, l’ADEA, dirigée par Abdoulaye Kante, a concentré une partie de ses efforts sur l’eau et les énergies renouvelables.
« L’Afrique , a souligné Abdoulaye KANTE, connait un taux de croissance compris entre 4 et6% par an. Les investissements envisagés dans le domaine de l’énergie représentent plusieurs dizaines de milliards de dollars par an, pour les réalisations nouvelles comme pour les travaux de modernisation, de remise en état, de maintenance. Les investissements sont aussi colossaux dans le secteur de l’eau.” Il faut apporter de l’électricité propre, efficace, fiable, à quelque 700 millions
D’africains. Aujourd’hui ces derniers ne disposent souvent que de sources d’énergie fossiles importées dont le prix augmente, ou de ressources tirées de la biomasse (bois) qui contribue à la déforestation.
Les entreprises françaises ont leur place
Pour Abdoulaye Kante, les entreprises françaises ont toute leur place sur les marchés africains des énergies renouvelables. Certes, il faut éviter des écueils. Les entreprises françaises doivent se rappeler que, comme l’a dit Serge Miltcheff, patron de Diffuselec, l’Afrique s’est éloignée de la France. Mais face aux groupes chinois qui s’intéressent aux grandes réalisations, moins à la qualité, les pme française, adaptables, bénéficiant d’un avantage linguistique, ont toutes leurs chances.
Le solaire thermique le photovoltaïque, la biomasse, peuvent permettre à l’Afrique de prendre un raccourci énergétique, comme elle en a pris un dans le domaine des télécommunications, en se passant de lourds réseaux. C’est la condition d’une développement durable, associant environnement, activité économique et amélioration sociale.